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Après plusieurs trimestres de hausse, les prix se sont stabilisés et ont même baissé sur certains segments du marché immobilier luxembourgeois. "Une étape de transition", estime le groupe atHome.
Alors que le troisième trimestre 2025 vient de s'achever, l'heure est au bilan sur le marché de l'immobilier luxembourgeois. Après plusieurs épisodes de hausse des prix, ceux-ci ont fini par se stabiliser entre juillet et fin septembre. Ils ont même baissé sur certains segments tels que les maisons anciennes (-1%) et les appartements neufs (-1,7%) depuis le 1er trimestre 2025. C'est du moins ce qu'indiquent les moyennes calculées par atHome en ce début du mois d'octobre.

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"Une étape de transition", estiment les experts du groupe basé à la Cloche d'Or. Mais une transition vers quoi? En effet, "le neuf demeure en difficulté", souligne l'expert de l'Observatoire de l'habitat, Julien Licheron. En témoignent le nombre de ventes en VEFA qui reste inférieur de moitié aux niveaux d'avant-crise. En attendant, la pénurie de logements s'aggrave sur le marché immobilier luxembourgeois. Les représentants du secteur de la construction s'en inquiétaient d'ailleurs dans l'émission "La Bulle Immo" il y a un peu plus d'une semaine.
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La fin du paquet logement
Le paquet logement introduit l'année dernière puis prolongé jusqu'à l'été 2025 a eu le mérite de redynamiser, en partie, le marché de l'immobilier luxembourgeois. En effet, c'est uniquement sur l'ancien que l'on a vu l'activité reprendre à des niveaux proches de ceux d'avant-crise. Et si c'est une bonne nouvelle pour les vendeurs et les acquéreurs de ces biens, ces transactions ne contribuent pas à la création de nouveaux logements. Un problème de taille pour le Luxembourg.
Avec près de 10.000 arrivées par an, le pays doit construire pour répondre à la demande en logements et il a toujours été loin du compte. Très peu de nouvelles constructions ont vu le jour ces deux dernières années au Grand-Duché. De quoi accroître la pression sur un marché qui était déjà en tension depuis plus d'une décennie. Et la fin du paquet logement n'augure rien de bon pour la VEFA.

Le Premier ministre luxembourgeois, Luc Frieden, photographié à la Chambre des députés / © SIP/ Emmanuel Claude
Les incitatifs fiscaux mis en place devaient inciter les investisseurs à revenir sur le marché mais cela n'a visiblement pas suffi à appâter les gros poissons de l'investissement locatif. De son côté, le gouvernement a racheté des projets immobiliers sans pour autant réussir à faire grimper significativement le nombre de logements abordables construits chaque année. Et sans nouvelles constructions, la pression ne peut que s'accentuer sur le marché immobilier privé.
Pas que les aides au logements soient forcément la solution puisqu'elles ont vraisemblablement été à l'origine d'une "hausse mécanique" des prix sur le neuf ces 18 derniers mois. Un indicateur qui semble confirmer que le Luxembourg ne peut plus se reposer sur d'anciens mécanismes (amortissement accéléré) pour compenser le manque de construction. Plusieurs organismes sont d'ailleurs à la recherche de "nouvelles solutions". Les représentants de la Chambre des métiers avaient notamment suggéré l'introduction d'un prêt à taux zéro pour les primo-acquérants.
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