
© Helder Loureiro Alves da Silva / RTL
Sans la présence du LSAP au gouvernement, le dialogue social est foulé aux pieds, selon les députés du principal parti d'opposition.
Le gouvernement doit faire un grand pas en direction des syndicats afin de réanimer le dialogue social. C'est ce qu'a réclamé le groupe parlementaire LSAP mardi au cours d'une conférence de presse.
Même si le CSV et le DP ont renoncé, en tout ou en partie, à leurs projets en matière de conventions collectives, retraites, travail dominical et horaires d'ouverture des commerces, il n'y a aucune amélioration pour la population, selon le premier parti d'opposition.
Le LSAP a lui-même été au gouvernement sans discontinuer pendant 20 ans, jusqu’en 2023. Mais face au "véritable fiasco" laissé en deux ans par le CSV et le DP à la tête du pays, le parti socialiste se sent conforté.
Tout le monde voit ce qu'implique l'absence du LSAP au gouvernement: le dialogue social est foulé aux pieds, les conventions collectives sont remises en question et la "force sociale" est globalement perdue, selon la présidente du groupe parlementaire, Taina Bofferding.
Selon les parlementaires LSAP, le dialogue social est possible si l'on écoute vraiment et si l'on n'a pas déjà décidé à l'avance, au lieu de diluer ses plans ensuite sous la pression de la rue. Taina Bofferding et ses collègues de parti, les députés Georges Engel et Mars Di Bartolomeo, ont particulièrement critiqué le style du Premier ministre Luc Frieden, mais aussi celui du ministre du Travail CSV, Georges Mischo.
L'ex-ministre de la Santé et des Affaires sociales, Mars Di Bartolomeo a dit que si "quelqu'un crachait dans la soupe du chef du gouvernement aussi souvent que cela se produit, je saurais ce que j'aurais à faire."
Les députés LSAP ont qualifié de "déception" les propositions retenues par le gouvernement après les négociations sociales, tant pour les employeurs que pour les salariés et les retraités. Mars di Bartolomeo, comme il l'avait fait la semaine dernière sur RTL, a qualifié de "mesure coercitive" l'allongement progressif de l'activité professionnelle de huit mois pour les personnes prenant une retraite anticipée à 60 ans et a souligné que le maintien de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans n'était pas une mesure nouvelle. Pas plus que d'autres mesures déjà prévues dans sa réforme de 2012.
L'ancien ministre du Travail, Georges Engel, a pour sa part proposé que les entreprises soient tenues d'avoir une convention collective pour pouvoir bénéficier des aides de l'État ou participer aux appels d'offres. Cette mesure, combinée aux conventions collectives sectorielles, pourrait garantir qu'il y ait davantage de conventions collectives.
Le LSAP souhaite que le gouvernement fasse preuve de plus de tact dans les discussions difficiles sur la Caisse nationale de Santé ou les discussions sur l'organisation du temps de travail.