Interrogé sur la réforme du système de retraite jeudi sur RTL, Mars Di Bartolomeo, député LSAP et auteur de la réforme des retraites de 2012, a vivement critiqué le CSV et le DP.

"Les propositions du gouvernement visant à adapter le système de retraite ne sont ni profondément durables, ni équitables d’un point de vue générationnel et ont été décidées non pas dans le cadre d’un dialogue, mais d’un monologue", a déclaré jeudi sur RTL Mars Di Bartolomeo. Le député LSAP, ancien ministre de la Sécurité sociale et auteur de la réforme des retraites de 2012, a vivement critiqué les deux partis au pouvoir.

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Avant et après sa réforme des retraites de 2012, Mars Di Bartolomeo a lui-même été attaqué par la gauche et par la droite. Il est aujourd'hui reproché au Premier ministre Luc Frieden d'avoir voulu aller trop loin, puis de ne pas aller assez loin. L'élu socialiste compatit-il? "Non, je ne compatis clairement pas, car ce gouvernement, avec Luc Frieden à sa tête, s'est lancé dans cette discussion avec de grandes ambitions et se retrouve aujourd'hui face à un véritable fiasco", a déclaré le député LSAP.

Partenaire de coalition du CSV, le vice-Premier ministre libéral Xavier Bettel a justifié la proposition édulcorée de réforme du système de retraite en affirmant que les retraites n'étaient pas un enjeu de la campagne électorale. Pour le député LSAP, c'est "un argument très léger". Il a rappelé que le DP avait souhaité une réforme radicale en 2012 et s'était "caché pendant très longtemps". Maintenant Xavier Bettel va encore "se faire bien voir" et regarder le CSV "recevoir une raclée à juste titre". 

Une réforme décidée d'en haut pour obliger à travailler plus longtemps 

À juste titre, car le gouvernement, pour commencer, "ne s'est pas donné le temps pour prendre à bras le corps un tel dossier". Les propositions de la campagne "Schwätz mat!" ("Participe!"), des groupes d'experts et des partis ont été ignorées. Au lieu de cela, le gouvernement a opté pour des avantages en matière d'assurance complémentaire qui ne profiteraient qu'aux compagnies d'assurance et à ceux qui en ont les moyens.

Pour le député LSAP, le pire reste cependant que le Premier ministre ait souhaité une "prolongation obligatoire de l'activité professionnelle pouvant aller jusqu'à 5 ans". Il s'agit désormais d'une prolongation progressive de huit mois pour les personnes prenant une retraite anticipée à 60 ans, ce qui, à ses yeux, reste une "mesure coercitive".

Mars Di Bartolomeo a défendu sa réforme, qui permet de travailler volontairement plus longtemps. Elle aurait augmenté l'âge effectif de départ à la retraite de 59 à 61 ans en moyenne.

Qui est a(social)? 

Le CSV et le DP proposent aussi de maintenir une aide financière aux retraites modestes et de maintenir l'allocation de fin d'année, malgré l'augmentation des cotisations (la loi prévoit sa suppression dans ce cas de figure). L'ancien ministre a estimé que l'allocation devrait être intégrée à la pension de base afin de garantir son accès aux retraités modestes, au lieu de la verser à tous. Il a également rappelé l'avis du président du groupe parlementaire CSV, Marc Spautz, avec qui il avait convenu il y a près d'un an sur RTL, que davantage d'efforts devaient être faits pour les retraités modestes. Mais de manière structurelle, et non par le biais d'aides sociales.
 
Ce que le LSAP ferait maintenant si une réforme s'avérait nécessaire? Mars Di Bartolomeo a cité plusieurs mesures: des incitations à travailler volontairement plus longtemps, mais aussi "des mesures de dissuasion pour ceux qui sont sur le point de se désengager du marché du travail". De nouvelles augmentations de cotisations ne sont pas un tabou pour lui, pas plus que de puiser dans les profits du Fonds de pension. Tout cela "si nécessaire".