Les personnes portant des noms à consonance étrangère sont-elles victimes de discrimination sur le marché immobilier au Luxembourg? Oui, selon une étude du LISER publiée en mars dernier.

Un Plan d’action national contre le racisme est en cours d'élaboration au ministère de la Famille et devrait être présenté en novembre prochain. Le volet logement ne doit pas être oublié, affirment les Verts, qui ont soulevé le sujet lundi devant la Commission de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble, de l'Accueil, de l'Egalité des genres et de la Diversité. L'état des structures d'accueil de l'ONA a également été abordé en commission lundi.

"Tolérance zéro pour toute forme de racisme"

Alors qu'une étude du LISER publiée en mars a révélé que la discrimination existe également sur le marché du logement au Luxembourg, cet aspect du racisme devrait être pris en compte dans le Plan d'action national contre le racisme. C'est du moins ce que réclament les Verts, qui avaient inscrit ce sujet à l'ordre du jour de la commission afin de faire pression. Le logement sera l’un des thèmes centraux de ce plan d’action, assure le ministre de la Famille, Max Hahn:

"D'un côté, il y aura l'éducation, de l'autre, le logement et l'emploi. Cela signifie que nous nous concentrerons principalement sur ces domaines dans le Plan d'action national, mais pas seulement, car nous pratiquons la tolérance zéro pour toute forme de racisme, et le gouvernement aussi. Et cela dans n'importe quel domaine."

Précarité des structures d'accueil de l'ONA

Par ailleurs, l'état des structures d'accueil de l'ONA, l'Office national d'Accueil, a également été abordé par la commission lundi. Début septembre, plusieurs personnes concernées originaires d'Érythrée ont attiré l'attention sur la situation précaire du logement au Grand-Duché lors d'une conférence de presse.

Selon le ministre, le Luxembourg est plutôt bien positionné avec 8.300 lits, mais la pression reste forte, car il manque toujours des lits, ce qui ne permet pas la fermeture de structures qui ne sont plus flambant neuves ni donc en parfait état. Nous pratiquons la politique de la faisabilité, affirme le ministre. Djuna Bernard, élue des Verts, n'était pas entièrement satisfaite des explications du ministre à ce sujet:

"Lorsque j'entends des personnes vraiment concernées dire que les conditions sont désolantes, que l'hygiène n'est pas à la hauteur, que la sécurité n'est pas à la hauteur, que les normes ne sont pas respectées, c'est quelque chose qu'il faut prendre très au sérieux et j'aurais aimé que le ministre suive davantage notre idée, de mettre en place un organisme de contrôle externe."

"Travailler davantage à la base"

Pour la députée LSAP Claire Delcourt aussi, il faut fournir des résultats concrets:

"Nous devons clairement travailler davantage à la base et je pense que ce sont non seulement les représentants nationaux mais aussi les représentants locaux qui sont sollicités. Je considère que le travail que le ministre essaie de mettre en œuvre sur le terrain, sans créer de quotas, en allant de commune en commune, est bien sûr positif, mais il faut aussi qu'il donne des résultats." 

Le ministre de la Famille, Max Hahn, souhaite effectivement s'appuyer davantage sur la collaboration avec les communes:

"Je me suis donné pour tâche d'aller voir les autres collèges échevinaux, les conseils communaux, pour déterminer avec eux comment ils peuvent aider. Parfois, peut-être même avec de très petites structures. Je leur montre tout ce que nous pouvons offrir pour aussi apaiser leurs craintes."

Une visite des structures de l'ONA programmée

Afin de se faire une idée de la situation dans les structures de l'ONA, une visite de la Commission est programmée bientôt dans des structures, a expliqué la présidente de la commission, la députée libérale Mandy Minella:
 
"Ce que je trouve être une bonne chose, c'est que nous puissions faire une visite avec la Chambre pour jeter un oeil à certaines structures de l'ONA, afin d'y poser les questions nécessaires et pour que nous, en tant que Chambre, puissions vraiment nous faire une idée de la situation sur le terrain, afin de pouvoir ensuite continuer notre travail."