
Les propriétaires de biens immobiliers aux noms à consonance africaine sont systématiquement sous-évalués sur le marché immobilier luxembourgeois, perdant en moyenne 20.000€ par vente, selon une étude récente du LISER.
Une étude récente de l'Institut luxembourgeois de recherche socio-économique (LISER) a révélé des preuves de discrimination raciale sur le marché immobilier luxembourgeois, touchant particulièrement les propriétaires portant des noms à consonance africaine.
L'étude, publiée à l'approche de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, le 21 mars, a révélé que les propriétés liées à des noms africains recevaient des offres 3 à 4% inférieures à la valeur du marché, ce qui entraînait une perte financière moyenne d'environ 20.000€ par vente.
L'étude, menée en collaboration avec l'Université du Luxembourg, l'Université de Cambridge et l'Université d'économie et de commerce de Vienne, a demandé aux participants d'évaluer des biens immobiliers en fonction des prix actuels du marché au Luxembourg.
Les annonces présentant des vendeurs portant des noms à consonance africaine étaient systématiquement sous-évaluées par rapport aux annonces identiques portant des noms plus courants dans la Grande Région.
Le Dr Giorgia Menta, chercheuse au LISER et impliquée dans l'étude, a expliqué que ces "préjugés cachés" peuvent avoir un impact significatif sur l'accumulation de richesse au fil du temps. Les propriétaires issus de minorités peuvent, sans le savoir, recevoir des offres inférieures, ce qui accentue les disparités raciales de richesse et a des conséquences économiques à long terme, a-t-elle ajouté.
L'étude a également révélé que le phénomène était particulièrement prononcé chez les participants plus âgés et ceux ayant un faible niveau d'éducation, indépendamment de leur attitude à l'égard de la migration. Le LISER suggère que cela témoigne d'une discrimination statistique plutôt que de préjugés raciaux manifestes.