
A la demande de la sensibilité politique des Verts, la Commission parlementaire des Finances recevait lundi le ministre des Finances ainsi que les représentants du ministère siégeant dans les organes décisionnels de la BCEE.
Pourquoi la Spuerkeess n'a-t-elle rien entrepris pendant des années pour pallier les lacunes dans ses procédures internes, malgré le signalement de la CSSF, la Commission de surveillance du secteur financier? Ce manquement a-t-il permis la fraude chez Caritas? Ces questions ont été débattues lundi à la Commission des Finances de la Chambre des députés.
La séance s'étant déroulée à huis clos, les réponses sont restées plutôt vagues. Si ni les députés ni le ministre des Finances, Gilles Roth, ne sont entrés dans les détails à la sortie, ils ont adressé quelques mots aux journalistes. Ainsi Marc Goergen, élu des Piraten, s'est montré plutôt soulagé:
"Compte tenu des explications reçues, je suis en fait rassuré : la Spuerkeess a pris la bonne direction. Cependant, certains systèmes informatiques doivent être revus, et je ne peux pas en dire plus sur ce point pour l’instant, afin de ne pas violer le huis clos. Je suis néanmoins rassuré que la Spuerkeess n’ait pas commis trop d’erreurs."
C'est à la demande de la sensibilité politique des Verts que la Commission parlementaire des Finances a reçu lundi le ministre des Finances ainsi que les représentants du ministère siégeant dans les organes décisionnels de la BCEE, la Banque et Caisse d'Epargne de l'Etat, afin d'évoquer une nouvelle fois les manquements constatés par la CSSF à la Spuerkeess et leurs implications éventuelles dans l'escroquerie dont a été victime Caritas. La porte-parole de la sensibilité politique gréng, Sam Tanson, en tire un bilan mitigé:
"Il y avait des lacunes au niveau de la Spuerkeess, qui ont été partiellement comblées au fil du temps, mais pas complètement. Et je reste sur le constat qu'en tout cas, l'ampleur du dossier Caritas n'aurait pas été aussi grande si tout avait fonctionné comme cela aurait dû fonctionner au niveau de la Spuerkeess."
Le ministre des Finances, Gilles Roth, a balayé cette affirmation:
"Ce que je regrette, c'est qu'une injonction ait été émise par la CSSF en 2020 et qu'elle n'ait pas été mise en œuvre avant 2024 ou 2025. Je le regrette formellement, mais cela n'a rien à voir avec la responsabilité de la Spuerkeess dans le contexte de Caritas, même si on tente toujours de faire le rapprochement."
La CSSF a simplement expliqué que le système d'évaluation des risques de la BCEE n'était pas conforme aux dispositions de la loi anti-blanchiment. Il n'est cependant pas certain qu'un système parfait au sein de la Spuerkeess aurait permis d'empêcher l'escroquerie chez Caritas, selon Gilles Roth. Interrogé sur d'éventuelles conséquences en termes de personnel, le ministre a indiqué que le remplacement de la directrice générale, Françoise Thoma, n'était pas tabou pour lui, mais qu'il n'imposera pas de décision en cette matière.
Le ministre des Finances n'a pas pu ou pas souhaité préciser quand les instances compétentes de la Spuerkeess décideront de l'avenir de Françoise Thoma.