Tout comme d'autres produits de consommation, les médicaments sont également soumis à la règle de l'offre et de la demande aux États-Unis.

Le président américain Donald Trump souhaite renverser la vapeur concernant les médicaments en faisant baisser leurs prix, ce qui pourrait avoir des répercussions sur la disponibilité et les prix des médicaments au Luxembourg.

Les entreprises ont quatre semaines pour adapter leurs prix aux États-Unis. Si les prix ne baissent pas d'ici fin-septembre, le président Trump introduirait une "clause du meilleur prix". Cela impliquera que les médicaments seront vendus aux États-Unis au prix le plus bas pratiqué dans n'importe quel autre pays industrialisé, pouvant donc influencer le marché de l'industrie pharmaceutique notamment en Europe.

Le marché américain joue effectivement un rôle prépondérant avec plus de la moitié des ventes dans le monde.

IML, Innovative Medecines for Luxembourg, est une organisation qui défend les intérêts de la recherche pharmaceutique au Grand-Duché et qui s'engage en faveur de l'amélioration de l'accessibilité de médicaments innovants et d'un concept tarifaire.

Pour son secrétaire général, Romain Labe, trois éventuelles conséquences sont envisageables: "si jamais les prix américains sont référencés par rapport aux prix européens, qui sont moins chers, on va se retrouver avec une balance déséquilibrée et des revenus qui vont fortement diminuer. Donc, tout ce cycle de recherche, de développement et d'innovation va être déséquilibré et ne va plus fonctionner. Les conséquences de ce risque-là, au Luxembourg mais aussi en Europe, seront des risques de hausse des prix pour rééquilibrer cette balance, mais aussi des risques de retard d’arrivée sur le marché des innovations, voire même, dans des cas extrêmes, des risques d’absence d’innovation sur le marché luxembourgeois et européen."

Selon lui, il faudrait investir davantage afin de mieux préparer l'Europe à une possible décision de Trump.

Même si jusqu'à nouvel ordre, les contrats en vigueur sont toujours valables et ne peuvent pas être annulés en dernière minute. Alors qu'aux États-Unis, les prix des médicaments ne sont pas correctement négociés, la situation est plus régulée en Europe. Après une autorisation des produits sur le sol européen par l'Agence européenne des médicaments (EMA), le prix est négocié individuellement dans chaque pays de l'Union où il sera mis en vente.

Au Luxembourg, les prix sont adaptés aux tarifs pratiqués en Belgique, là où l'INAMI négocie avec l'industrie. Si la société pharmaceutique obtient une autorisation de mise sur le marché au Luxembourg, elle entre en contact avec la CNS afin de trouver le meilleur prix pour les officines de ville. Les pharmaciens hospitaliers, négocient à leur tour à travers la Fédérations des Hôpitaux luxembourgeois, avec les sociétés afin d'obtenir le meilleur prix pour les établissement hospitaliers.

Cela explique des meilleurs prix au Luxembourg par rapport aux États-Unis. Des tarifs qui sont fixés selon des règles bien définies au Luxembourg afin de garantir stabilité et sécurité.

Chaque producteur doit d'abord envoyer une demande de fixation de prix au ministère de la Santé et de la Sécurité sociale. Un prix qui sera d'abord analysé et qui ne peut pas dépasser le prix pratiqué dans le pays de provenance du médicament. Selon le ministère, cela pourrait ainsi éviter un impact trop important sur nos contrées par une décision unilatérale aux USA, nos prix étant strictement réglementés.

Pour certains médicaments innovants qui arriveraient sur le marché luxembourgeois, des nouvelles négociations pourraient toutefois avoir lieu si Donald Trump parvient à faire baisser les prix dans son pays.