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Les infections par la dengue et le chikungunya se développent en Europe. Au point que le don de sang au Luxembourg est désormais limité pour de nombreux voyageurs ayant séjourné... Dans certaines régions de France et d'Italie, entre autres.
Les dons de sang sont essentiels au fonctionnement de nombreux hôpitaux. Mais pendant les mois d’été, tout le monde ne peut pas donner son sang.
Les personnes revenant de vacances peuvent même être temporairement exclues du don. En cause : la propagation en Europe du moustique tigre, reconnaissable à ses rayures noires et blanches.
Car en France et en Italie, les infections par la dengue et le virus du chikungunya se multiplient. Les hôpitaux du pays ont besoin en permanence de réserves de sang, mais ces dernières deviennent particulièrement limitées à la fin de l’été. Beaucoup de donneurs réguliers sont en vacances, et ceux qui rentrent ne peuvent souvent pas donner immédiatement.
"Nous avons eu de bonnes réserves cet été, ce qui nous a permis d’assurer la couverture des besoins même pendant les vacances" explique Andrée Heinricy, docteure au centre de transfusion sanguine de la Croix-Rouge. "Mais avec la rentrée, les besoins en sang vont certainement augmenter. Nous avons donc besoin de tous les donneurs disponibles."

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La prolifération de ces parasites freine donc les dons au Luxembourg. "C’est un phénomène que nous connaissons depuis plusieurs années : certaines maladies tropicales apparaissent ponctuellement en Europe, principalement en été. Nous sommes donc obligés d’exclure pendant 28 jours les personnes ayant passé une seule nuit dans une région où un cas a été signalé", précise Dr Andrée Heinricy. Les régions concernées sont listées ici, sur le site de la Croix-Rouge.
Les moustiques tigres transmettent notamment des virus comme la dengue ou le chikungunya, qui ne peuvent actuellement pas être détectés ou filtrés lors des transfusions sanguines.
Le moustique tigre est désormais bien implanté en France, en Italie et en Allemagne. En Belgique et au Luxembourg, il a déjà été observé à plusieurs reprises. Les hivers plus doux favorisent sa survie.
Selon les experts, on est toutefois encore loin d’une épidémie locale : "Aucun cas de contamination par piqûre n’a encore été enregistré au Luxembourg", souligne le Dr Pit Braquet de la Travel Clinic du CHL. "C’est lié au réchauffement climatique, qui permet aux moustiques tigres de conquérir de nouveaux territoires. C’est ainsi qu’on voit aujourd’hui apparaître en France ou en Italie des maladies comme la dengue ou le chikungunya."
Pour l’instant, le risque reste donc limité au Luxembourg. Mais pour les hôpitaux, une chose est claire : les dons de sang sont toujours indispensables, et chaque donneur peut sauver des vies. La liste des régions concernées est disponible sur le site dondusang.lu, où il est également possible de prendre rendez-vous en ligne.