En cette fin d’été, RTL Infos s’intéresse à la communauté portugaise du Luxembourg. En prélude à l’émission Cosmopoly qui lui sera consacrée, nous sommes allés à Bonnevoie pour faire un état des lieux de cette histoire d’amour si particulière entre le Grand-Duché et le Portugal.
Il faut remonter à la fin des années 60 pour constater les premières migrations massives de Portugais vers le Luxembourg, favorisées par la suite par un accord gouvernemental entre les deux pays. C’est une époque où le régime autoritaire mis en place par Antonio de Oliveira Salazar, qui a dirigé le pays jusqu’en 1968, prolongé par Marcelo Caetano, plombe encore le Portugal.
Revoir l'épisode de "Grand-Duché, petite histoire" consacré aux Portugais du Luxembourg
Ils sont des milliers à être venus tenter leur chance au Grand-Duché, et la tendance ne s'est jamais tarie puisqu’en 2025, la diaspora portugaise est toujours la plus grande communauté étrangère au Luxembourg avec 89.700 ressortissants selon le STATEC.
“Moi, j'étais enfant, j'avais sept ans, nous lance cette dame qui sort d'une boulangerie très fréquentée par la communauté dans le quartier de Bonnevoie. J'ai vécu ici, j'ai fait ma vie ici, je suis pensionnée maintenant. On est très bien reçus au Luxembourg”. Une autre, arrivée il y a seize ans, pensait “que c'était un bon pays pour vivre et pour travailler.”
Le Portugais font désormais partie du paysage et leur intégration semble n'avoir jamais provoqué de grands débats au Grand-Duché, même si cette habitante de Bonnevoie estime “qu'au niveau de la langue”, ça pourrait être mieux. “Peut-être la jeunesse maintenant, troisième ou quatrième génération, mais je pense qu'ils sont très soudés entre eux.”
Pour autant, on n’a jamais entendu de thèses aussi provocatrices que le “grand remplacement”, comme en France, du côté de Bonnevoie. L’habitante du quartier poursuit : “On vit avec beaucoup de nations, surtout ici à Bonnevoie. Et je ne crois pas qu'on ait ça… J'espère que ça ne va pas venir en fait.”
Les liens entre les Portugais et les Luxembourgeois ressemblent plus à une histoire d’amour, comme l’attestent les déclarations de ces Portugais du Grand-Duché :
“Si je pars une semaine en vacances, la deuxième semaine je veux déjà rentrer au Luxembourg. J'aime le Luxembourg, j'aime bien les gens ici.”
“Je suis toujours contente quand je suis dans l'avion et que je rentre ici. C'est ici mon pays.”
“On se sent bien ici. On n’a pas de raisons d'être révoltés ou d’être, je dirais, fâchés avec l'État luxembourgeois [...] Je ne pourrais plus retourner vivre au Portugal parce que j'ai mon cœur ici.”