
© Marc Hoscheid / RTL
Alors que le conseil communal de Diekirch a voté à l'unanimité lundi en faveur des négociations sur la fusion Nordstad, la situation est dans l'impasse à Erpeldange-sur-Sûre.
Après le non de Bettendorf à la fusion Nordstad, les quatre autres communes, Diekirch, Ettelbruck, Erpeldange-sur-Sûre et Schieren, doivent adopter une nouvelle "délibération concordante" dans laquelle elles se prononcent en faveur des négociations en vue de la fusion.
Alors que le conseil communal de Diekirch s'est prononcé lundi à l'unanimité en faveur des négociations sur la fusion Nordstad, la situation est dans l'impasse à Erpeldange-sur-Sûre. Sur les neuf conseillers de la commune, lundi soir,quatre ont voté pour (Giovanni Ferigo, Claude Gleis, Frank Kuffer et Léa Schaeffer), quatre contre (Max Blom, Laurent Lacour, Gilbert Leider et Carlo Tessaro), tandis qu'un (Pol Michels) s'est abstenu. Le vote final a donc été reporté à la prochaine réunion du conseil après les vacances d'été.
Même si lors de la prochaine réunion le vote du bourgmestre, qui a voté oui lundi soir, comptera double en cas de résultat identique, il voit désormais la fusion entre Diekirch, Ettelbruck, Erpeldange-sur-Sûre et Schieren en grand danger.
Si après le retrait de Bettendorf, les élus des quatre autres communes impliquées dans le projet ont pu penser "on peut désormais enfin commencer les négociations sur la fusion", c'était sans compter sur Pol Michels de Burden. Si lors du dernier vote à Erpeldange, cinq conseillers avaient voté pour les négociations et quatre contre, cette fois, Pol Michels s'est abstenu et c'est l'impasse. La raison de ce revirement est une éolienne qui doit être construite par la société Nordenergie sur le terrain communal d'Ettelbruck, non loin de Burden, et à laquelle de nombreux résidents de cette localité s'opposent, comme l'explique Pol Michels:
"En tant qu'élu, vous avez également une responsabilité envers vos concitoyens, et en tant que résident de Burden, je ne peux ignorer le mécontentement à Burden. Lors des derniers conseils communaux, je ne veux pas dire que j'étais en colère, mais je suis insatisfait de la tournure que prennent les choses ces derniers mois et ces dernières années. En tant que conseiller communal, vous ne disposez malheureusement pas des mêmes moyens de pression sur les communes voisines qu'au collège échevinal, car nous n'avons pas vraiment progressé sur ce point. J'ai donc du mal à dire simplement: 'Oui, je vote toujours pour.'"
Personnellement, il estime toutefois qu'il est important que les citoyens soient consultés lors d'un référendum. L'échevin Frank Kuffer peut comprendre la frustration suscitée par l'évolution de la situation entre Ettelbruck et Diekirch dans le dossier éolienne, mais il ne faut pas confondre cette question avec celle de la fusion:
"C'est vraiment naïf, à mon avis, de penser que si nous votons aujourd'hui contre la fusion Nordstad, si nous votons aujourd'hui contre la Nordstad, pensez-vous que le projet d'éolienne sera abandonné demain? Quelqu'un y croit-il vraiment? Désolé, il est naïf. Et puis je dois dire, je l'ai déjà dit la dernière fois, je le regrette, mais après nos entretiens avec Ettelbruck et Diekirch, je ne me fais plus d'illusions: si les tribunaux ne l'arrêtent pas, nous ne pourrons plus l'arrêter; sauf si les tribunaux l'arrêtent, l'éolienne sera construite."
Le conseiller Laurent Lacour ne s'attend pas non plus à ce qu'un non à la fusion stoppe la construction de l'éolienne. Mais il ne faut pas épouser quelqu'un qui vous traite comme ça.
Le bourgmestre Claude Gleis s'est montré extrêmement déçu et a même remis en question l'ensemble du processus de fusion:
"Je constate juste une chose aujourd'hui: Erpeldange-sur-Sûre est dans une impasse. Nous nous sommes toujours mis des bâtons dans les roues, cette fois c'est Erpeldange, c'était Bettendorf, et maintenant Erpeldange commence. Si nous continuons ainsi, je ne suis pas sûr que nous puissions tenir le calendrier. Je vais rencontrer demain matin mes collègues de Schieren, Ettelbruck et Diekirch et nous verrons comment poursuivre dans cette voie. Car si nous n'avons pas le soutien du conseil communal, ce sera vraiment, vraiment difficile."
Théoriquement, le conseil communal d'Erpeldange pourra voter à nouveau lors de sa prochaine séance après les vacances d'été et si le résultat était à nouveau le même, le vote du bourgmestre compterait double. Mais il ne sait pas encore s'il votera à nouveau oui, a déclaré Claude Gleis. En principe, les citoyens des communes concernées par le projet Nordstad se prononceront sur la fusion en 2027 et, en cas de vote positif, celle-ci deviendra réalité en 2029.