Une manifestation a eu lieu ce vendredi matin devant le ministère des Finances afin de dénoncer les discriminations fiscales des plus de 220.000 frontaliers qui travaillent au Luxembourg.
Plusieurs syndicats (LCGB, OGBL, ALEBA) s'étaient donné rendez-vous ce vendredi 22 novembre non loin du ministère des Finances, place Clairefontaine. Pour le LCGB, les frontaliers ne sont plus seulement confrontés aux problèmes de circulation jour après jour, mais l'administration leur met également des bâtons dans les roues, sans oublier l'aspect fiscal qui représente carrément une discrimination à leur égard.
Le syndicat demande une cohésion sociale et fiscale au sein de la Grande Région, un arrêt des contrôles aux frontières, une politique plus globale et en accord entre les différents pays en matière de droits fiscaux, de prestations sociales et de télétravail.
Côté OGBL, le message est clair : "Ça devient vraiment inadmissible, affirme Adrien Nuijten, le secrétaire central, et la colère gronde parce que les attaques sont frontales et violentes envers les frontaliers."
Roberto Mendolia, président de l’ALEBA, donne quelques exemples des discriminations qui touchent actuellement les frontaliers : "Si on prend les Belges, qui ont décidé un jour de considérer l'astreinte passive comme étant une journée de télétravail, c'est déjà un grand problème pour tout ce qui est infrastructure IT ou très récemment les Français qui veulent diviser les indemnités de chômage. Et si on prend les Allemands qui prélèvent une taxe sur les heures supplémentaires, ça pose déjà de grands problèmes."
En France, l'accord chômage signé jeudi soir par les principaux syndicats prévoit notamment un relèvement des bornes d'âge ouvrant droit à une indemnisation plus longue et une indemnisation réduite des chômeurs frontaliers ayant travaillé principalement en Suisse et au Luxembourg.
Le ministre luxembourgeois des finances, Gilles Roth, a fait le déplacement : "On n'est pas insensibles à tous les soucis qui ont été adressés aujourd'hui à l'occasion de cette manifestation, mais bien entendu il faudra le discuter au sein du gouvernement luxembourgeois et bien entendu également avec nos voisins, c'est-à-dire la France, l'Allemagne et la Belgique, mais on ne peut pas prendre maintenant des décisions d'un seul coup."