Une pétition demandant l’interdiction de l’utilisation des smartphones dans l’enceinte des écoles a été débattue en séance plénière de la Chambre des députés lundi matin.

Avec 4.775 signatures, la pétition avait dépassé le seuil requis des 4.500. Ce ne fut pas une discussion controversée, car en fait, au-delà des partis, tous les députés ont fait preuve de compréhension envers les revendications des pétitionnaires. Par exemple Fred Keup, élu ADR.

"J’ai vu ce à quoi conduit le smartphone au lycée, quand j’étais moi-même professeur dans un lycée. Je veux vous donner un exemple : lorsqu’à 9h00, il y a un changement de prof et que pendant cinq minutes, il n’y a donc pas de prof en classe, c’est un fait qu’aujourd’hui tout le monde sort immédiatement son téléphone et qu’il ne se passe plus rien d’autre. Il n’y a effectivement plus d’interaction sociale."

C’est l’élu de déi Lénk, David Wagner, qui s’est montré le plus critique vis-à-vis de la pétition. Il s'est dit particulièrement préoccupé par le fait que le smartphone devrait être interdit sur tout le territoire de l'école, alors qu’on serait confronté en permanence au téléphone portable. Il considère de manière critique la solution de l’interdiction, car il y a toujours des moyens de la contourner. La pétitionnaire Christina Matita a rétorqué à cet argument qu'il était déjà interdit aux enfants d'apporter des jouets personnels à la crèche.

Christina Matita: "On a compris que c'est un moyen de distraction, c'est un moyen de conflits entre les enfants. Nous on a tous accepté et respecté cette règle jusqu'au primaire, au primaire inclus. Et maintenant au secondaire, qu'est-ce qu'on fait? On laisse le plus distrayant de tous les jouets dans la poche des enfants."

Il est important pour les pétitionnaires que l'interdiction des smartphones soit réglementée à l'échelle nationale et ne diffère pas d'un lycée à l'autre. Le ministre de l’Education, Claude Meisch, ne semble pas vouloir s’engager dans cette voie, parce que les établissements scolaires sont parfois très différents. Les lycées sont désormais obligés d’élaborer un concept encadrant l'usage du téléphone portable au-delà de l'interdiction physique en classe.

Claude Meisch: "Je peux très bien m’imaginer qu’on dise, par exemple, les trois premières années pas du tout de smartphone, comme à l'école primaire et qu’on dise, on ne l'utilise pas du tout, on ne le sort même pas pendant les récréations, pas même à la cantine, même pas à l'heure du déjeuner. Mais je peux aussi m’imaginer qu’on dise, par exemple, nous créons encore des lieux où il est autorisé et d’autres où il n’est pas autorisé. Il y a aussi des écoles qui disent, et je peux absolument le comprendre, chez nous, à la cantine, personne ne peut apporter un téléphone pendant l’heure du déjeuner."

Plusieurs députés ont interrogé les pétitionnaires sur leur position par rapport à l’usage des tablettes au lycée. Ils ont répondu le soutenir. Ils ne sont pas opposés aux nouvelles technologies mais elles doivent être utilisées de manière sensée et il faut garantir que l’accès soit le même pour tous les élèves.