
Nathalie Frisch fait partie du conseil d'administration ainsi que du comité de crise de Caritas. Elle a accepté de répondre aux questions de RTL.
Lorsqu'on lui pose la question de savoir si Caritas aurait pu être sauvée, elle répond simplement que "les banques sont un réel problème et que plusieurs acteurs auraient dû adopter un autre comportement" dans cette situation.
Elle explique également que des procédures de sécurité étaient mises en place pour les transactions financières: "chaque virement devait être validé par une double signature. Certains crédits accordés ne présentaient qu'une seule signature, celle d'un membre de la direction. Le conseil d'administration n'était pas au courant et n'a pas donné son accord pour certaines transactions".

Nathalie Frisch (Caritas) répond aux questions de Caroline Mart (RTL)
Pour Nathalie Frisch, les banques sont clairement responsables, en compliquant également l'aide publique pour sauver Caritas. Une banque a mis la pression sur l'État pour récupérer l'argent "emprunté" par l'ONG: "elle voulait à tout prix cet argent, même si ces procédures étaient contestées. C'est l'une des problématiques probablement rencontrées par l'État, car en cas d'aide financière, les banques auraient imposé aux autorités de les rembourser".
Le poids économique des banques a vraisemblablement pesé dans la balance en faveur d'une minimisation du rôle qu'elles ont tenu dans cette affaire.
La vente d'immobiliers afin de les transformer en liquidités n'est, selon Nathalie Frisch, pas une solution facile à mettre en œuvre. Ces biens sont souvent des héritages et liés à des restrictions. "On ne peut pas faire ce que l'on veut avec ces bâtiments", relate la membre du conseil d'administration et du comité de crise de Caritas qui endosse encore la responsabilité pour 40 à 50 personnes: la coopération internationale, les personnes ayant un CDD ou en congé maladie.
Éviter les licenciements
"Nous tenterons, aussi longtemps que possible et avec tous les moyens en notre possession, d'éviter les licenciements. C'est pour cette raison qu'aucun plan social n'a été lancé jusqu'à présent, car nous sommes optimistes qu'une solution existe et que l'on puisse encore proposer une offre aux personnes concernées dans leur domaine respectif", lance Nathalie Frisch qui espère que cela pourra être le cas la semaine prochaine.
"Je ne pense pas que la communication entre le comité de crise et les employés était mauvaise. De nombreux échanges ont eu lieu avec la délégation du personnel ainsi qu'avec les représentants de l'OGBL à qui l'on a expliqué comment la situation allait évoluer"
OGBL et Église au courant
Nathalie Frisch s'étonne des reproches formulés à leur égard, notamment en ce qui concerne le manque de communication ou la pression mise sur le personnel, par exemple lors de la signature des contrats: "nous avons expliqué à tout le monde que les contrats ne pourraient être signés qu'après réception des conventions et que les salariés bénéficieraient des mêmes conditions chez HUT. Si un contrat comportait une faute, cela serait évidemment corrigé. L'OGBL et la délégation du personnel pouvaient être présents lors de la signature des contrats, mais ils ont préféré mettre la pression afin que le personnel ne signe pas les contrats".
Autre information contestée par Nathalie Frisch lors de son interview accordée à RTL: le diocèse de Luxembourg était informé de la situation à tout moment, contrairement aux informations qui ont été dites auparavant: "un représentant de l'Église a régulièrement fait des rapports au sein du conseil d'administration, même quotidiennement au début de l'affaire, mais aucune audience n'a été demandée auprès du cardinal. L'Église était parfaitement au courant de ce qui se passait chez Caritas".
Pour Nathalie Frisch, l'Église aurait pu sauver l'organisation en créant une "Caritas bis", mais "elle ne voulait ou ne pouvait pas se lancer dans une telle aventure".
L'interview exclusive en intégralité et en luxembourgeois: