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Après l'annonce de la reprise de son rival Intelsat par l'opérateur satellitaire luxembourgeois SES, il est confirmé que le siège de la société restera au Luxembourg.
L'annonce mardi par SES du rachat de son concurrent Intelsat n'a pas suscité d'enthousiasme particulier sur les marchés boursiers.
Mais à Betzdorf, la direction de l'opérateur est fière de ce rachat et convaincue du succès de l'opération. La concurrence est grande sur ce marché et cette acquisition donne à SES l'opportunité de devenir un opérateur fort, actif sur plusieurs orbites, explique le directeur général de SES, Adel Al-Saleh,
Les syndicats craignent que l'opération soit synonyme de suppressions de postes. Le directeur n'exclut pas que certains emplois puissent être supprimés. Le rapprochement de deux sociétés leur donne l'opportunité de créer des synergies. "Avec ces synergies, il y aura certaines incertitudes: où avons-nous réellement du personnel excédentaire, et où devons-nous embaucher plus de personnes? Mais d’une manière générale, c’est très excitant pour nos collaborateurs," estime le directeur général de SES.
Luc Frieden confirme: le siège de SES restera au Luxembourg
Le maintien du siège de l'opérateur satellitaire au Luxembourg a été confirmé jeudi par le Premier ministre, Luc Frieden, lors des questions d'actualité à la Chambre: "La plupart des emplois resteront également à Betzdorf. Ceux qui sont là aujourd’hui, y resteront à l’avenir." Le fait que SES rachète Intelsat, au lieu de fusionner avec les Américains, ne change rien non plus pour les actionnaires: "L'Etat luxembourgeois conserve également tous les droits de vote, la minorité de blocage, tout ce qui est prévu dans les statuts de SES."
Le Premier ministre ne peut toutefois exclure que des transformations interviennent dans le futur: "Evidemment il s'agit d'une industrie en transition, où des restructurations sont encore et encore nécessaires, mais celles-ci ne sont pas nécessaires à cause de cette transaction, mais à cause du contexte général qui change." Luc Frieden entend par là la concurrence croissante des nouveaux fournisseurs. Il a cité l'exemple de Starlink, "qui sont des milliers de petits satellites, qui sont envoyés à travers le monde principalement par des opérateurs américains comme Amazon ou Space X, qui volent à d'autres altitudes et qui proposent donc également des services à des prix différents."
Cette pression a amené SES à envisager de se réorganiser. L'opération a ainsi pour objectif de "sécuriser SES à long terme et ainsi de le rendre plus fort."
Des opportunités en matière de défense
Le Premier ministre voit de nouvelles opportunités dans le domaine militaire: "Intelsat possède notamment une grande compétence en matière de communication Internet avec les avions et les navires. Le rapprochement de SES, déjà présent dans le secteur de la défense, avec Intelsat offre de nouvelles opportunités dans ce domaine particulier."
Cela s’appliquera à la défense luxembourgeoise, mais aussi à la défense européenne et de l’OTAN.