Si les drones ne sont plus une rareté au Luxembourg, il est peu fréquent que ces engins proviennent du Grand-Duché.

A l'étranger en revanche, les drones, dont les prototypes ont été construits dans un garage à Aspelt, sont utilisés dans des missions très variées. Notre collègue de RTL, Marc Hoscheid, s'est rendu chez la famille Schroeder, qui a développé un drone, qui pourrait à l'avenir être utilisé au Proche Orient.

Enfant déjà, Frank Schroeder était fasciné par tout ce qui volait. Peu à peu, il est passé des petits avions en plastique à des modèles plus gros. Aujourd'hui, pendant ses loisirs, Frank Schroeder construit avec son fils des drones à turbine. Alors qu'ils assemblent eux-mêmes le drone dans leur garage à Aspelt, ils reçoivent les turbines d'une entreprise germano-autrichienne, qui les met gratuitement à leur disposition en contrepartie de leur capacité de travail. Et ces turbines ne sont définitivement pas conçues pour des jouets.

"Elles ont une force de 500 Newton, ce qui correspond environ à 50 kilogrammes force, elles peuvent livrer jusqu'à 60 kilos. Elles ont une consommation de deux litres par minute, il y a donc pas mal de kérosène qui circule dans les tuyaux. Si vous les éteignez, vous obtenez des temps de vol jusqu'à dix minutes", selon Frank Schroeder.

Cette énergie est également nécessaire, le drone multifonctionnel ayant tout de même une longueur de 4,5 mètres, une envergure de 3,2 mètres et un poids de 77 kilos lorsque le réservoir est plein. Comme son nom l'indique, il peut être utilisé de différentes manières.

"Celui-ci est une cible, qui est abattue lors d'exercices d'entraînement. Il vole devant des avions de chasse et ceux-ci s'amusent à l'abattre et s'exercent ainsi. Il existe également une version de reconnaissance, où le nez est entièrement transparent avec une caméra et des capteurs infrarouges, pour pouvoir prendre des images thermiques et des prises de vue aériennes le soir. Il y a aussi la version où vous pouvez y placer des explosifs, à la place d'un parachute. Il existe de nombreuses options", explique Ryan Schroeder.

En fait, l'un des drones aurait dû être livré à l'Ukraine, mais lors d'une récente exposition en Allemagne, le ministre israélien de la Défense s'est montré intéressé. Frank et Ryan Schroeder sont conscients du fait que les drones conçus à partir de leurs prototypes, peuvent être utilisés pour tuer des êtres humains.

"Bien sûr, nous avons aussi des préoccupations morales. Mais comme je dis, pour un tel drone, nous fabriquons le châssis, nous fabriquons la base, nous fabriquons la disponibilité, ce que vous pouvez en faire. C'est comme le gentil couteau de cuisine, vous pouvez couper du pain avec, mais vous pouvez aussi tuer l'épouse avec, ou à l'inverse, la femme peut tuer le mari", affirme Frank Schroeder.

Même si son épouse ne partage pas sa passion pour tout ce qui vole, les choses se passent plus sereinement dans la famille Schroeder. Et Loïc, le deuxième fils de Frank Schroeder, est prêt à partager la passion familiale.

Le reportage de RTL en luxembourgeois: