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Le Luxembourg est devenu ce samedi 29 février le premier pays au monde à rendre l'ensemble de ses transports publics gratuits.
Ce 29 février est "un grand jour", clame depuis plusieurs semaines le gouvernement. Non pas qu'il soit bien différent des autres, mais il restera, à sa manière, dans l'histoire du pays. Ni plus long, ni plus beau, il marque surtout l'entrée en vigueur de la gratuité des transports publics au Luxembourg.
Une avancée inédite à l'échelle d'un pays entier, dont le gouvernement avait fait une de ses priorités sur cette législature. Preuve de l'impatience du gouvernement, la gratuité a été avancée d'un jour et était initialement prévue pour le dimanche 1er mars. La mesure a tout de même un coût: 41 millions d'euros, soit le montant annuel de la vente de titres de transport.
BILLETS, GUICHET, MKAART... CE QU'IL FAUT RETENIR
Désormais, les billets ne sont plus requis pour voyager en tram, en train ou en bus. Sur la ligne de tram, les distributeurs de tickets ont déjà été retirés. Il est toutefois indispensable d'être en possession de ses papiers d'identité. Ce qui n'empêchera pas des usagers d'être interdits de transports en cas de comportement déplacé.
Seuls les trajets en train en première classe restent payants, de même que les voyages effectués vers l'étranger. Les frontaliers bénéficient désormais de tarifs réduits sur les transports en commun sur les lignes ferroviaires les plus utilisées (Nancy-Metz-Luxembourg, Arlon-Luxembourg, Trèves-Luxembourg...) ainsi que sur certains bus.
Ces changements vont, entre autres, conduire les agents de bord à se focaliser sur leur mission d'information et de sécurité dans les transports. Inutile de leur demander un remboursement pour un ticket de transport inutilisé, il ne sera pas accordé.
Si vous possédez une mKaart, ne vous en débarrassez pas ! Certes, elle n'est plus utile pour les trajets normaux mais peut encore servir pour les trajets en première classe avec les CFL, l'accès aux parking-relais et mBox (pour les vélos), la location de Vël'OK, de voitures avec le service "Flex" des CFL ou encore pour l'usage des bornes de recharge pour voitures électriques.

La nouvelle ligne Bettembourg-Luxembourg longera bientôt l'A3, au sud de la capitale. / © Archives RTL
LA GRATUITÉ, ET ENSUITE?
L'objectif affiché par le gouvernement est clair: pouvoir transporter 20% de personnes en plus tout en amélioration la répartition modale. En 2017, environ six travailleurs sur dix utilisaient leur voiture personnelle pour aller travailler. Le gouvernement souhaite réduire cette part à 46%, en favorisant le recours au covoiturage, aux transports en commun, au vélo et à la marche.
Pour ce faire, la coalition DP-LSAP-déi Gréng compte notamment sur le tram de Luxembourg-ville, qui circulera du Kirchberg jusqu'à la gare centrale à la fin de l'année 2020 (et à terme, de l'aéroport à la Cloche d'Or). D'importants investissements (parking-relais et nouvelles lignes ferroviaires) sont également en cours de réalisation pour permettre aux étudiants et travailleurs de multiplier les modes de transport.
La gratuité acquise, les usagers attendent désormais un maillage dense et une ponctualité renforcée des bus et trains. Le réseau RGTR doit justement être réorganisé en 2021. Dans un sondage réalisé sur RTL 5 Minutes mi-février, 30% de nos lecteurs ont annoncé que la gratuité ne les ferait pas renoncer à l'usage de leur voiture dans leur vie de tous les jours.