
© Photo par SERGEI SUPINSKY / AFP
Le "mur" antidrones, que Bruxelles veut mettre en place après les récentes incursions de drones russes dans le ciel européen, sera pleinement opérationnel d'ici à 2027, selon un projet de la Commission européenne, confirmé mercredi par des responsables européens.
La Commission européenne doit dévoiler jeudi les grandes lignes concernant ce "mur" antidrones, rebaptisé Initiative européenne pour les drones (Eddi), dont la création a été décidée le mois dernier afin de mieux se défendre face à de multiples incursions de drones russes.
La réponse de l'Otan à l'entrée d'une vingtaine de ces appareils dans l'espace aérien de la Pologne avait mis en évidence les lacunes dans l'arsenal de l'Alliance face à cette menace. Pour abattre trois de ces drones, l'Otan avait dû recourir à de coûteux missiles.
Aide de l'Ukraine
Afin de mettre en oeuvre ce nouveau système de défense contre les drones, plus adapté et plus économique, l'UE entend s'appuyer sur l'expérience acquise par l'Ukraine depuis son invasion par l'armée russe en février 2022.

Drone Shahed russe trouvé à Kharkiv le 19 septembre 2025. / © VIACHESLAV MADIIEVSKYI / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
Ce pays, qui dispose désormais d'une industrie de fabrication de drones et surtout d'intercepteurs de drones unique en Europe, a promis son aide.
D'abord près de la frontière russe
Bruxelles souhaite la mise en place dès l'an prochain d'un système de détection, à l'aide de capteurs terrestres ou par satellite, avant de se doter de capacités de traçage et d'interception de drones d'ici à 2027.
Cette initiative sera d'abord mise en oeuvre dans les pays les plus proches de la frontière russe, sur le flanc oriental de l'UE, avant d'être étendu à d'autres Etats de l'Union, selon cette proposition de la Commission.
Cette initiative va être présentée jeudi dans le cadre d'un programme visant à renforcer la défense du continent dans les cinq prochaines années, qui comprendra plusieurs projets phares, dont le renforcement des capacités de défense antiaérienne en Europe.
Cette "feuille de route" 2030 doit être soumise aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE au cours d'un prochain sommet la semaine prochaine à Bruxelles.
Plusieurs pays, dont l'Allemagne, ont critiqué ce "mur" antidrones, redoutant un coût élevé et qu'il n'empiète sur les compétences de l'Otan. Ces Etats se sont également montrés réticents face à ce qu'ils considèrent comme une ingérence de la Commission européenne en matière de défense, un domaine qui est pour eux du seul ressort des Etats.
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