Un salon Moovijob Day était organisé à Metz ce vendredi. Il a attiré des centaines de frontaliers désireux de trouver un emploi au Luxembourg.

Postes administratifs, de maintenance, ou dans le médical... Les recruteurs luxembourgeois étaient nombreux à être présents ce vendredi dans les allées du centre des congrès à Metz. Moovijob y a organisé un grand salon de recrutement 100% luxembourgeois, avec l'idée de faire connaître les emplois du Grand-Duché en France.

Après Trèves le mois dernier, cette deuxième date a fait le plein : des centaines de candidats ont répondu présents pour faire bonne impression chez les 44 recruteurs du Luxembourg et organismes de formation français. Luxair et Luxcargo Handling par exemple, mais aussi Lidl, Servior ou Losch, pour en citer quelques-uns.

Les profils des candidats étaient surtout très variés. De nombreux jeunes sont venus chercher une première expérience sur le marché du travail, tandis que des travailleurs expérimentés cherchaient à se relancer ou à changer de secteur.

Des recruteurs en besoin de main-d'œuvre

Après avoir organisé "un très bon salon à Trèves", avec de bons retours des recruteurs, Moovijob a souhaité élargir son public avec cette édition messine. "On vient chercher des personnes qui n'ont pas encore eu le réflexe de venir au Luxembourg, donc qui ne connaissent pas le marché, et surtout permettre aux entreprises de rencontrer des nouveaux profils, qu'ils n'avaient pas rencontré jusqu'à présent" explique Maëlle Pinto, de Moovijob.

Et effectivement, plusieurs entreprises sont sur cet axe de recrutement. "Nous sommes toujours en recherche de nouveaux profils pour rejoindre la société, plus particulièrement dans la logistique, car c'est notre cœur de métier" confirme Léa Sauter, qui travaille au service recrutement de Luxcargo Handling, la société de fret, où "la majorité des employés parlent français, la principale langue de travail".

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© Thomas Toussaint / RTL

Chez Servior, qui gère de nombreux établissements d'accueil pour personnes âgées, on reconnaît avoir "des besoins dans tous les métiers", des soins à l'hôtellerie-restauration, et qui sont "de plus en plus rares sur le marché de l'emploi"ce qui "donne du sens de venir jusqu'à Metz pour recruter puisqu'on a quand même une relative proximité géographique" avec ses sites installés dans le sud du pays, détaille Jérôme Gangloff, chef de division aux ressources humaines.

La barrière de la langue, évidemment présente au Luxembourg, n'est toutefois pas le souci du jour au salon. "Les recruteurs qui sont présents sont là parce qu'ils recherchent des profils francophones. Il faut rappeler que le français est une des langues officielles du pays et surtout, une des plus parlées dans le monde du travail au Luxembourg" rassure Maëlle Pinto. Parler plusieurs langues restent toutefois un sacré bonus dans un pays qui compte trois langues officielles (le Luxembourg, le français et l'allemand) et qui apprécie beaucoup l'anglais.

Luxembourg : le salaire, la route... ou le saut dans l'inconnu

À 20 ans, Mathis est à la recherche d'un stage, qu'il doit obligatoirement mener à Luxembourg. Ça tombe bien, le Luxembourg est "juste à côté" remarque l'étudiant en management.

Tristan est lui est déjà bien inséré sur le marché du travail puisqu'il veut "changer de boîte" dans le secteur de l'informatique, un domaine qui recrute au Luxembourg. S'il trouve le pays sympa et les possibilités diverses, il a conscience que "les infrastructures routières sont un gros point négatif".

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Des centaines de personnes ont fait le déplacement à Metz pour postuler sur un des postes disponibles au Luxembourg. / © Thomas Toussaint / RTL

Avec plus d'ancienneté, Sylvie est commerciale dans le secteur médical mais n'a jamais travaillé au Luxembourg, qu'elle connaît encore peu. Mais cette travailleuse chevronnée assure que les transports ne lui font pas peur.

C'est également le cas de Christophe, qui a longtemps exercé en France sans jamais se tourner vers le Luxembourg. Mais qui cherche désormais un poste de responsable de production. "J'ai toujours été en France, mais je vis à Thionville, juste à côté, donc je suis assez proche." Après avoir observé ses amis sauter le pas, le voilà lui aussi "prêt à devenir frontalier".

Samia, magasinière depuis 17 ans, ne savait pas à l'époque que le Luxembourg "c'était mieux rémunéré". Maintenant qu'elle doit suivre son mari, qui a été muté, elle doit quitter son entreprise, "qu'elle adore". Mais c'est aussi "une opportunité car oser aller prendre des rendez-vous, trouver quelque chose, je trouve ça génial". Avec un entourage déjà bien installé au Grand-Duché, elle s'est dit : "Je tente ! Je suis une battante, j'ai envie d'essayer".

"C'est une chance, lorsqu'on est frontalier, d'avoir un petit pays qui reste dynamique sur le marché du travail"analyse Walid, en recherche de poste dans le secteur du consulting et de la finance. Un secteur de choix au Grand-Duché.

Selya vient elle chercher "une première expérience au Luxembourg dans le domaine bancaire". Même si elle sait l'exigence qui accompagne cette démarche car "la conformité s'est beaucoup renforcée" dans le domaine de la finance.

Travailler au Luxembourg, il y a du positif et du négatif

"Niveau compétences, linguistiques, culturelles, c'est top. Il y a des offres qu'on ne trouve que sur le marché luxembourgeois car c'est une capitale européenne. Dans le domaine des banques, des assurances, des grands postes à responsabilité" rappelle Julien Dauer, directeur de Frontaliers Grand Est.

"Niveau salaire, je sais qu'au Luxembourg, c'est plutôt bien, donc c'est un atout" sourit Amélie, qui sort d'étude et arrive sur le marché du travail. Elle s'apprête, comme son père, à venir travailler au Luxembourg.

Ça, c'est pour la partie positive du Luxembourg. Car il y a aussi les contraintes. Le temps de déplacement notamment. "Sur des postes non-qualifiés, le "win-win" est plus compliqué, notamment du fait de la hausse des prix des carburants, les frais de garde des enfants... Je prends toujours l'exemple de la mère célibataire qui a deux enfants et cherche un poste de bureau, de 8h à 17h qui habite à Metz. Pour elle, le Luxembourg, ce n'est peut-être pas le plus adapté."

"Le salaire, forcément" attire les demandeurs d'emploi. Mais ils n'oublient pas les contraintes. "Le matin, c'est les bouchons, il faut le prendre en compte" reconnaît Léo, qui compte mettre en avant son master pour trouver un poste de professeur.

Les candidats qui ont loupé le salon pourront eux retrouver les offres d'emploi sur le site de Moovijob.