Le média de proximité de la Province de Luxembourg rencontre des problèmes financiers. La classe politique se mobilise pour trouver une solution.

Sale temps pour les médias de proximité. Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé de réduire d'ici 2031 leur nombre, souhaitant passer de 12 à 8.

Chaque province ne disposerait dès lors plus que d'une télé locale, à l'exception du Hainaut et de la province de Liège qui en conserveraient deux, vu leur poids démographique plus important.

Ce qui ne garantit pas pour autant la survie de chacun d’eux. Et plus particulièrement celle de TV Lux qui traverse actuellement une zone de turbulences.

Le média de proximité de la Province de Luxembourg, dont le budget annuel est estimé entre 3 et 3,5 millions d’euros, est plombé par son financement qui dépend des 43 communes. Au centre du jeu, l’intercommunale Sofilux, chargée de rétrocéder les dividendes d’ORES (Opérateur des réseaux gaz et électricité) aux communes. Ce dernier se retrouve face à un besoin urgent de réinvestissement massif pour assurer les besoins en électricité.

«Il est écrit dans les statuts de l’intercommunale qu’elle intervient à hauteur de 1,5 euro par habitant avec la possibilité de demander 1 euro supplémentaire, soit un total de 2,5 euros», explique le directeur de la télé libramontoise Nicolas Léonard.

Ce financement est plafonné pour 2026 à 1,5 euro et carrément supprimé pour 2027, ce qui représente un manque à gagner de 300.000 euros l’an prochain et 750.000 pour dans deux ans.

«La situation va devenir intenable. Il y a un risque de disparition rapide car nous sommes une asbl tenue à rendre des comptes à l’équilibre» poursuit le directeur qui reconnaît que même les 2,5 euros ne seraient pas suffisants en raison notamment des coûts de location des bâtiments.

Soutien populaire et politique

La télévision de la province du Luxembourg jouit d’une belle réputation sur les 4.440 km2 qu’elle couvre, soit 27% de l’espace Wallonie-Bruxelles. Le travail de ses journalistes est reconnu. Elle a aussi noué un partenariat cette année avec RTL afin de pouvoir diffuser le journal en langue luxembourgeoise sur son canal.

Une façon de combler un vide auprès d’une population très attentive à la vie grand-ducale.

«On file vers notre 30e anniversaire et ce serait un drame pour la plupart des habitants de la Province de perdre leur média de proximité. Depuis que nous affrontons cette crise, de très nombreux messages de soutien affluent. Si nos décideurs sont sensibles à cet élan populaire, ils constateront l’attachement des citoyens à leur télévision locale.»

En tant qu’Asbl, TV Lux ne peut pas être soutenue par des fonds privés. La balle est désormais dans le camp des politiques. La majorité de partis de la Province s’est dite préoccupée par cette situation et s’est mise en quête d’une solution pour sauver le Soldat TV Lux.