
© Ligue Grand Est de handball
Elle avait fait des étincelles en juillet. La toute jeune équipe masculine du Grand Est vient de se frotter à l'élite du beach handball lors de la Champions Cup à Porto Santo.
Ils avaient surpris tout le monde en juillet en remportant la Coupe de France de beach handball sur le sable de Châteauroux. Les joueurs de la toute jeune équipe de beach handball du Grand Est, coachés par David Chanudet et Arthur Fery, se sont soudainement retrouvés propulsés dans la cour européenne du beach. Juste un été et un mois de septembre pour se préparer et l'équipe s'est envolée pour Porto Santo (Archipel de Madère) où s'est déroulée la Champions Cup 2023, du 12 au 15 septembre.
Une compétition de haut vol remportée dimanche par les Rodby Beach boys danois. Les "Tigres" portugais d'Espinho terminant à la 2e place et les champions d'Europe en titre, les Polonais du BHT Petra Plock, à la 3e place.
C'est précisément face à ces deux derniers "mastodontes" du beach handball que l'équipe du Grand Est, représentant la France, a dû, dès l'entame de la compétition, montrer tout son potentiel. Un énorme challenge. Remportant plusieurs sets, à un petit but à peine d'une victoire contre les Allemands de Münster, le Grand Est a pourtant fini dernier de la Poule A.
Après la cruelle désillusion du match perdu d'un tout petit point aux tirs (7-6) contre les Italiens de l'ASD Grosseto Handball -que le Grand Est avait battu 27 à 10 sur un set- est arrivée l'éclaircie dans un ciel de résultats trop gris pour des jeunes pourtant soudés et décidés à tout donner en poule de "consolation".
Une belle victoire finale contre les Anglais du London Beach Handball, avec un premier set remporté 22 à 12 et un second 17 à 14, les "jeunots" du Grand Est ont retrouvé le sourire et se sont classés 13e de la Champions Cup. "Jamais nous n'aurions imaginé faire un aussi bon tournoi!", lâche David Chanudet.
Le coach retient la performance comptable: "On ne perd qu'un seul match par 2 sets à 0 (contre les champions d'Europe en titre, ndlr) sur six matchs. L'équipe a vraiment bien joué". Il souligne le gros travail des défenseurs qui "ont bossé comme des malades en mettant beaucoup plus d'activité dans le jeu que des pointures du beach. Ils ont compensé leur manque de pratique du beach et, parfois leur morphologie, par leur dynamisme pour perturber le jeu des adversaires". Le point faible était l'inexpérience du shoot out. Un exercice très particulier dans le beach qui est, ne serait-ce qu'à cause de la pression, comparable aux tirs au but dans le football.
Bientôt une Coupe de la Ligue Grand Est?
Sur les quatre internationaux qui avaient participé à la Coupe de France, seul Lucas Goedert était du déplacement. Les équipes professionnelles ne libérant pas les autres, la Ligue a décidé de recruter dans le seul vivier du Grand Est pour composer une équipe 100% régionale alors que le règlement permettait de recruter sans limites. Un choix délibéré pour mieux "semer" à l'avenir l'envie de jouer au beach handball parmi les jeunes générations.
Cette première expérience au haut niveau est "une satisfaction" pour la Ligue du Grand Est, assure Claude Rousseau, vice-président de la Ligue. Il y lit surtout un beau potentiel pour ce sport en plein développement.
"On va voir pour organiser des inter-comités de beach handball à l'avenir, une Coupe de la Ligue Grand Est avec six équipes masculines et féminines et organiser des journées découvertes de beach handball dans les départements", explique Claude Rousseau en charge de la commission de Développement. Pour cela il sait bien qu'il va falloir développer les structures dans la région et surtout compter sur les "jeunots" et les "pros" du beach du Grand Est comme les meilleurs "ambassadeurs" de ce sport qui a bien des similitudes avec le hand, mais n'en est qu'un cousin éloigné.
Le beach handball "c'est une autre activité, un autre type de pratique", explique Claude Rousseau. Du ballon, en passant par la surface de jeu et les règles de jeu, tout les différencie. "Il faut courir, sauter dans le sable, jouer à trois contre quatre, faire des kung-fu et 360 pour marquer et se faire à l'exercice particulier du shoot out en cas d'égalité", résume Claude Rousseau.