
Depuis quelques jours, l'affaire des „tueurs fous du Brabant wallon” a resurgi en Belgique ...
Une nouvelle piste est en effet apparue le week-end dernier dans ce dossier, qui remonte aux années 80. Samedi, le frère d'un ancien gendarme a raconté sur une chaîne de télévision flamande, que ce dernier lui avait confié juste avant de mourir qu'il était l'un des tueurs, le fameux "géant". Pour rappel, entre 1982 et 1986, une série de cambriolages et de braquages particulièrement sanglants ont été commis dans le centre de la Belgique. Cette vague de violence a fait 28 morts et 20 blessés, mais le mystère plane toujours sur ses auteurs 35 ans après.
Ce qui est particulièrement étonnant dans ces dernières révélations, c'est que le "géant", membre des "tueurs du Brabant" serait un ancien gendarme, et surtout un ex-membre de l'unité spéciale baptisée "Brigade Diane" et fondée après la prise d'otages aux Jeux olympiques de Munich en 1972. Cette unité spéciale belge a aussi formé des membres de la brigade mobile de la gendarmerie luxembourgeoise (BMG).
Un ancien membre de la BMG, Jean-Marie Peters, avait témoigné lors du procès Bommeleeër avoir participé à la fondation de la Brigade mobile en 1978. Il avait ajouté : „Il y avait eu une annonce publique, on pouvait s'inscrire, passer un test sportif et puis on était appelé pour un entretien auprès de Monsieur Geiben et du Colonel Wagner“.
Il avait ensuite été décidé qui pourrait participer à la formation auprès de l'unité spéciale belge. Il existait donc des liens entre la BMG et la Brigade Diane. Jean-Marie Peters a déclaré jeudi matin dans une interview à RTL que l'objectif des deux unités spéciales était principalement la lutte contre le terrorisme. Les huit membres qui constituaient le noyau de la BMG avaient été en formation auprès de la Brigade Diane, tout comme ceux qui ont intégré la Brigade mobile par la suite. Lui-même s'était rendu une deuxième fois en Belgique pour y suivre une formation complémentaire en surveillance. Le contact avec la Belgique avait été établi par Ben Geiben. En ce qui concerne le noyau de la BMG, Jean-Marie Peters avait déclaré lors de son audition en mai 2005 :
"Jos Steil, Marc Scheer, Claude Majerus, Jos Wilmes, Michel Schickes et Marcel Weydert étaient au départ avec moi dans la Brigade mobile. Claude Berscheid avait suivi quelques mois plus tard. Ben Geiben était l'officier en charge. Reuland est devenu chef plus tard."
La formation a duré un mois. Pendant cette période, les membres de la Brigade mobile étaient hébergés dans une caserne située derrière l'ULB à Bruxelles. La formation se déroulait séparément : les Belges d'un côté, les Luxembourgeois, de l'autre. "Nous avons beaucoup travaillé avec les gens du groupe Diane, principalement en sports de combat."
Jean-Marie Peters ne pense pas qu'il y ait eu des contacts entre les membres des deux brigades en dehors de la formation. On restait entre soi jusqu'à une soirée avec les moniteurs belges. Lors des deux formations auxquelles a participé Jean-Marie Peters, il n'y avait pas eu d'exercices avec explosifs.
Lors du premier stage seulement, l'assaut d'un appartement avait été simulé. A cette occasion, une grenade avait été lancée, ce qui avait produit un bruit effrayant et une lumière éblouissante, de sorte que les participants à l'exercice se retrouvaient éblouis et désorientés. C'était la seule fois où une substance plus ou moins explosive avait été utilisée, selon Jean-Marie Peters.