Conçu par un studio français, Sifu est le premier jeu vidéo marquant de l'année et un hommage efficace à la pratique du Kung-Fu.
Disponible sur PS5, PS4 et PC.
DE QUOI ÇA PARLE ?
Soyons honnête, le scenario n'est pas franchement la priorité de Sifu, même s'il s'amuse à faire quelques clin d'oeil au cinéma d'arts martiaux. Ici, on contrôle un jeune combattant de Kung Fu qui veut venger la mort de son père, lequel a été tué sous ses propres yeux dans son école de combat.
Après huit années passées à se préparer, le voilà prêt pour éliminer les assassins impliqués dans ce meurtre, nourri par une colère plutôt froide.
Notre jeune homme de 20 ans porte un pendentif magique qui lui permet de revenir à la vie, mais celui-ci perd à chaque fois un peu plus de ses pouvoirs. C'est une subtilité qui permet d'introduire le système de progression du titre, dont nous parlons plus bas.
Quant à l'histoire, elle se déroule dans une ville fictionnelle chinoise et dans des lieux assez différents, des ruelles d'une ville à un nightclub, pour ne pas trop en dire. En gros, on est vite dans l'action.

© Sloclap
COMMENT ON JOUE ?
Sifu est basé sur le principe du "die & retry". Traduction : meurs et recommence. En résumé, il faut être prêt à recommencer plusieurs fois le même niveau pour s'aguerrir, c'est-à-dire aussi bien maîtriser le gameplay pointilleux du jeu que d'acquérir des compétences qui enrichissent le panel des coups et l'épaisseur de notre combattant. Les joueurs qui détestent recommencer des niveaux sont prévenus: ils auront ainsi bien du mal à accrocher au titre.
Celui-ci est donc exigeant: son gameplay repose sur l'esquive et sur une bonne science du timing, afin de pouvoir enchaîner rapidement les coups. Au début, on se fait rétamer mais à force d'observer les mouvements des adversaires, a fortiori des boss, on apprend à parer et à taper quand il le faut.

© Sloclap
Sifu se base surtout sur un concept original: ici, on ne meurt pas tout de suite. À chaque fois que notre combattant tombe au combat, il se relève plus âgé. Ainsi, chaque mort ajoute un an de plus au compteur. S'il meurt à 20 ans, il se relève à 21. Puis à 23 (+2), puis à 26 (+3), puis à 30 (+4) et ainsi de suite, jusqu'à dépasser la barre des 70 ans et à mourir véritablement. Quand c'est le cas, il faut recommencer tout le niveau. A l'ancienne !
Bien sûr (et heureusement !), on peut dépenser des points d'expérience qui améliorent la résistance, les dégâts et réduisent le nombre d'années inscrites dans notre compteur de la mort.
CE QU'ON EN PENSE
On ne peut nier un certain charme à ce titre français, imaginé par le studio Sloclap (qui a sorti son premier jeu, Absolver, en 2017). Visuellement, le style graphique qui se rapproche du dessin au feutre s'épargne un foisonnement de détails que l'on a l'habitude de voir dans les jeux AAA. C'est simple et efficace, à l'image du jeu dans son ensemble (on pare, on attaque, même si cela demande une grande précision), et la direction artistique donne du cachet aux environnements.
On adore la bande-son, qui mêle instruments traditionnels chinois et musique électronique: elle donne envie de se jeter dans la fosse aux lions pour en découdre avec une dizaine d'adversaires en même temps. En un sens, Sifu fait parfois penser aux beat them all des années 80, ces jeux de baston à progression comme Streets of Rage, Double Dragon ou Golden Axe. Ah, cette nostalgie de coller des tatanes à la chaîne !

© Sloclap
Si la difficulté n'atteint peut-être pas les mêmes sommets que les titres les plus exigeants de l'univers vidéoludique, il faut néanmoins faire preuve de patience et d'abnégation, sans doute comme en kung-fu (on n'a jamais testé), pour apprécier le titre. A force de persévérance et après avoir bien étudié leurs mouvements. on ressent un vrai plaisir à mettre au tapis les adversaires les plus coriaces.
💖 On aime : la bande-son, la direction artistique, enchaîner les combats et revenir plus fort.
💔 On aime moins : la répétitivité (obligatoire et assumée), des graphismes un poil trop simplistes, des interactions rares et qui ne servent à rien.