La plupart des dirigeants européens ont montré peut d'enthousiasme pour l'accord commercial signé entre les États-Unis et l'UE.

Un "bon" compromis ou une capitulation face à Trump ? L'Union européenne a cherché à défendre lundi son accord commercial noué avec les Etats-Unis, qui a suscité des réactions très contrastées des capitales et grandes industries.
"Je suis 100% sûr que cet accord est meilleur qu'une guerre commerciale avec les Etats-Unis", a affirmé le commissaire européen Maros Sefcovic, qui a négocié cet accord durant des mois avec l'administration Trump.

Scellé par la cheffe de la Commission, Ursula von der Leyen, et Donald Trump dimanche, il prévoit une taxe de 15% sur les produits européens exportés aux Etats-Unis.

C'est bien plus que le taux en vigueur avant le retour au pouvoir du président américain. Mais bien moins que ce que le milliardaire républicain menaçait d'imposer au Vieux continent, faute d'accord. En plus des droits de douane imposés aux produits européens, l'UE s'est engagée à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux États-Unis.

RTL

© AFP

Pas d'enthousiasme pour cet accord en forme de capitulation

Le Premier ministre français François Bayrou qui a accusé l'Europe de se "soumettre" aux Etats-Unis, regrettant un "jour sombre".

Pour le dirigeant hongrois Viktor Orban, très critique de Bruxelles, Donald Trump n'a fait qu'une bouchée de la Commission européenne, chargée de négocier cet accord commercial au nom des 27 Etats membres.

"Cela ressemble un peu à une capitulation", note Alberto Rizzi, analyste auprès du Conseil européen pour les affaires étrangères (ECFR). L'accord accepté par l'UE est "assez déséquilibré", affirme l'expert auprès de l'AFP, voyant là une "victoire politique pour Trump".

L'accord permet d'"éviter une escalade inutile", a estimé le chancelier allemand Friedrich Merz. Il évite un scénario "potentiellement dévastateur", a renchéri la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

À Bruxelles, on admet que le deal négocié place les Européens dans une moins bonne posture qu'auparavant. Tout en martelant que les alternatives - des droits de douane encore plus élevés ou l'incertitude autour de l'absence d'accord  - auraient été bien pires. Et pour cause: les deux principales puissances commerciales de la planète s'échangent chaque jour près de 4,4 milliards d'euros de biens et services.