La justice française a autorisé la poursuite des ventes de Perrier sous l'appellation "eau minérale naturelle", qui était contestée.

Le tribunal judiciaire de Nanterre a autorisé mardi la poursuite de la commercialisation des eaux Perrier, marque de Nestlé Waters, sous l'appellation "eau minérale naturelle", après le recours introduit en référé par l'UFC-Que Choisir.

L'association de consommateurs arguait que la microfiltration utilisée par le groupe sur ses eaux faisait que celles-ci ne pouvaient plus prétendre à l'appellation "eau minérale naturelle", et demandait une "interdiction de commercialisation" et "la cessation des tromperies".

Pour son avocat, Alexis Macchetto, il existait même "un risque réel pour le consommateur".

"L'existence d'un risque sanitaire pour le consommateur lié aux eaux Perrier étiquetées "eaux minérales naturelles" n'est nullement établie avec l'évidence requise en référé, de sorte qu'aucun dommage imminent n'est démontré", a répondu le tribunal dans sa décision.

Le tribunal a déclaré les demandes de l'association "irrecevables (...) faute de qualité à défendre" et jugé qu'il n'y avait notamment pas "lieu à référé (procédure d'urgence, NDLR) sur les demandes de retrait du marché et de rappel des eaux Perrier issues de sites gardois étiquetés "eau minérale naturelle" non consommées".

L'association a, elle, été condamnée à verser 5.000 euros à Nestlé Waters pour couvrir ses frais de justice.

"Nous sommes en colère", a réagi sa présidente, Marie-Amandine Stévenin. "La pratique commerciale trompeuse est complètement passée sous le tapis au motif que par la suite il y a eu des mesures qui ont été prises, notamment de communication".

Et d'ajouter: "On ne peut pas accepter un discours qui vienne dire qu'il faut qu'il y ait des cas avérés avant de considérer qu'il y a un vrai risque sanitaire", a-t-elle poursuivi.

Elle n'a pas indiqué dans l'immédiat si l'association interjeterait appel.