Après le résumé de l'attentat du 19 octobre 1985 sur le Palais de Justice l'ancien juge d'instruction Marc Jaeger a été entendu.

Le témoin a indiqué ne pas se rappeler les faits de cette époque mais qu'il sait encore qu'il a demandé une commission rogatoire internationale en Belgique, sans pouvoir donner des détails sur le contenu. Après l'explosion il n'aurait pas été clair si les bureaux des juges d'instruction ont été la cible de l'attentat et lui-même ne se serait pas longtemps occupé de l'affaire, a assuré le témoin. Il aurait été effrayé par l'explosion, évidemment, mais il n'aurait pas pour autant pensé à des ennemis éventuels.

Une nouvelle fois les accusés ne seront pas au centre de l'attention - ce sera au tour de plusieurs de leurs supérieurs hiérarchiques de s'expliquer. Le procès tourne ce lundi autour de l'attentat sur le tribunal au 19 octobre 1985, un attentat marqué par des observations de l'ancien chef de la brigade mobile, Ben Geiben.

L'explosion avait eu lieu à 23h05 à l'arrière du tribunal. Les dégâts sont très importants à l'extérieur et à l'intérieur mais le portier, sa femme et son enfant sont - par hasard - indemnes.

Au niveau de la gendarmerie, beaucoup s'est passé, ou plutôt pas passé, cela dépend du point de vue.

Une semaine avant l'attentat, une commission rogatoire internationale s'est déplacée à Bruxelles, la ville de résidence de Ben Geiben à ce moment-là. Les enquêteurs Haan et Büchler partent à Bruxelles avec leur chef Armand Schockweiler pour préparer une observation de Ben Geiben. À Bruxelles, les enquêteurs se voient dire qu'ils n'y a plus besoin de continuer, Armand Schockweiler parle à des collègues belges - et depuis on n'entend plus parler du dossier Ben Geiben, cette meilleure piste des enquêteurs.

Venons-en au weekend de l'attentat.
De quelque sorte il semble qu'on ait prévu l'attentat. Quand on a appris que Ben Geiben devait rentrer au Luxembourg, une observation a été organisée avec des gens du SREL. Ben Geiben devait donc venir, puis le deuxième homme de la brigade mobile Jos Steil a dit que Ben Geiben ne venait pas, puis il est quand-même venu, l'explosion a eu lieu, l'observation de Ben Geiben a été reprise la nuit et on voit Ben Geiben sortir d'un hôtel chargé de bagages pour se déplacer ensuite à la Villa Chomé où réside Jos Steil. Il ressort de la résidence, toujours avec beaucoup de bagages et part à Reckenthal au stand de tir où il discute avec Jos Steil avant de repartir pour Bruxelles. Le SREL le suit jusqu'à Bastogne mais aucun gendarme ou enquêteur ne contrôle l'alibi de Ben Geiben. Au contraire. Peu après, la piste Ben Geiben est déclarée sans issue sans qu'on sache pourquoi.

Ceux qui doivent s'expliquer désormais sont les anciens gendarmes Reuland, Stebens, Schockweiler et leur ancien chef Aloyse Harpes – le seul qui savait que la piste Ben Geiben existait – puisque les autres souffrent apparemment d'amnésie. C'est comme pour le SREL, qui a émis un document de l'agent Kaudé qu'au moment où son contenu était déjà connu.
En résumé, on peut dire que le défunt Jos Steil est vu comme étant très suspect, qu'il aurait fallu enquêter dans la brigade mobile et qu'il sera très intéressant de voir ce que les anciens enquêteurs diront durant le procès.

Programme provisoire

Lundi, le 21 octobre 2013 –  volet attentat Palais de Justice : Carlo Klein, Marc Jaeger, Paul Haan, Guillaume Buchler, Lucien Linden

Mardi, le 22 octobre 2013 – volet attentat Palais de Justice : Carlo Klein, Marc Jaeger, Paul Haan, Guillaume Buchler, Lucien Linden

Mercredi, le 23 octobre 2013 – volet attentat Palais de Justice : Armand Kaudé, Marcel Even, Johny Peschong, Alain Thill, Georges Zenners

Jeudi, le 24 octobre 2013 – volet attentat Palais de Justice : Armand Kaudé, Marcel Even, Johny Peschong, Alain Thill, Georges Zenners