La ministre de la Défense, Yuriko Backes, a profité de la soirée de lancement officiel de l'ASBL LuxDefence pour faire passer plusieurs messages clés. L'un d'eux est que la loi n'interdit pas la production d'armes sur le territoire luxembourgeois.

"Notre démocratie ne se défendra pas toute seule", a déclaré la ministre de la Défense Yuriko Backes lundi soir lors du lancement officiel de LuxDefence.

Il s’agit d’une ASBL créée par la Chambre de Commerce en collaboration avec des entreprises actives dans les secteurs de la défense, de la sécurité, de la technologie et du dual-use (bi-usage), c’est-à-dire des biens pouvant être utilisés à la fois à des fins civiles et militaires. Les responsables se disent fiers, car l’association rencontre déjà un grand succès.

Actuellement, plus de 80 entreprises sont membres de l’association, sur environ 110 qui pourraient être concernées. Les efforts déployés au Grand-Duché attirent aussi l’attention à l’étranger, où l’on se dit impressionné par ce que fait le Luxembourg.

André Wilmes, président de LuxDefence: "Je reçois des appels de l’étranger où l’on me dit : 'Eh bien, vous faites du bon travail, et rapidement.' Et le fait est qu’il y a ce soir huit ou neuf ambassadeurs présents. Nous avons des représentants de grandes entreprises étrangères qui sont venus. Certains ont même pris l’avion depuis l’Italie pour être là ce soir. Cela montre que cette plateforme permet de mettre en place des collaborations internationales."

À l’étranger, il y a un intérêt pour des partenariats, confirme Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de Commerce. Le Luxembourg est généralement perçu comme le pays des circuits courts, avec beaucoup d’expertise, de compétences et le financement nécessaire. Il y aurait donc un énorme potentiel. Les contacts avec le gouvernement, la direction de la Défense et Luxinnovation sont bons.

Le seul point urgent : une révision de la loi sur les armes, le plus vite possible. "Pour nous, ça ne va jamais assez vite. Nous savons que la loi actuelle n’est pas compatible avec l’exportation de ce type de matériel : armes ou équipements similaires. Il faut donc changer cela très rapidement, car c’est un obstacle pour les entreprises luxembourgeoises qui pourraient déjà exporter ou établir des partenariats à l’étranger. Et c’est aussi un frein pour les investisseurs étrangers qui veulent venir dans ce domaine et constatent qu’il existe une loi incompatible."

Une nouvelle loi est en préparation, assure la ministre de la Défense Yuriko Backes, qui surprend en affirmant que la production d’armes est déjà autorisée au Luxembourg :"Nous avons analysé la situation au sein du gouvernement. La production d’armes n’est pas interdite au Luxembourg. Ce qui n’est pas interdit est autorisé. Il y a donc une certaine flexibilité. Nous voulons toutefois créer un cadre légal clair pour que les entreprises sachent dans quel contexte elles pourront travailler à l’avenir. Et nous travaillons activement et rapidement sur cette loi. "

Le projet de loi est piloté par son collègue libéral, le ministre de l’Économie Lex Delles, qui y travaille déjà activement. Les entreprises membres de LuxDefence attendent les résultats.