Il manque au gouvernement une stratégie concrète en matière de politique énergétique, surtout en ce qui concerne l'énergie nucléaire, critique Joëlle Welfring, députée verte.

Les Gréng avaient demandé une heure d'actualité sur la politique énergétique et la position du Luxembourg par rapport au nucléaire. Malgré des divergences sur les détails, dans l'ensemble, la quasi-totalité des partis étaient d'accord.
 
"Dès le début de son mandat, le Premier ministre déclare pourtant dans ce contexte ne pas vouloir donner de 'leçons' aux autres pays. Était-ce éventuellement pour tempérer immédiatement les espoirs de ceux qui attendaient des actions concrètes pour la sécurité ? Contrairement à ce qui figure dans le programme gouvernemental, on ne remarque en effet rien de ces prétendues interventions et, si l’on interroge le gouvernement sur ce qui est fait, on obtient une réponse laconique : il est fait référence à la motion de la Chambre lors des réunions déjà fixées avec les homologues français et belges. Wow!"
 
Le député CSV Jeff Boonen a souligné que la position de son parti n'avait pas changé et que l'énergie nucléaire était toujours considérée comme non durable. D'une part, en raison de la question du stockage des déchets radioactifs et, d'autre part, parce qu'un accident dans une centrale nucléaire aurait de graves conséquences, aussi pour le Luxembourg en fonction de l'endroit où il se produirait. C'est pourquoi le CSV s'oppose également aux prolongations de la durée de vie des réacteurs dans les pays voisins. Cependant, il n'entend pas s'opposer plus longtemps à la décision au niveau européen:
 
"Mais cette décision a été prise démocratiquement au niveau de l'UE et confirmée par des juridictions. Il nous faut désormais pratiquer la Realpolitik. Nous ne voyons aucune utilité à intenter une nouvelle action en justice, car cela ne changera rien. La politique énergétique doit se concentrer sur l'avenir, et non sur une politique symbolique juridique."
 
Avec le CSV au gouvernement, aucune centrale nucléaire ne sera construite au Luxembourg, a encore assuré Jeff Boonen. Le député DP Luc Emering s'est clairement prononcé, au nom de son parti, contre l'énergie nucléaire et en faveur du développement des énergies renouvelables, notamment l'hydrogène, le biogaz et l'agriphotovoltaïque. Toutefois, si de nouveaux investissements sont réalisés dans le secteur nucléaire, ces fonds devraient être prioritairement consacrés à la résolution du problème des déchets nucléaires.

Franz Fayot, député LSAP, a rappelé le vote contre une centrale nucléaire à Remerschen lors d'un congrès du LSAP en 1977. Le fait que l'énergie nucléaire soit à nouveau présentable au niveau européen n'est pas entièrement nouveau:
 
"La précédente Commission von der Leyen I, considérait déjà le nucléaire comme une source d'énergie de transition décarbonée. C'est aussi une raison pour laquelle son inclusion dans la taxinomie est passée, pour des investissements dans les énergies dites propres."
 
Les mini-réacteurs nucléaires modernes ne constituent pas une solution réaliste, mais relèvent de la science-fiction, a ajouté l'élu socialiste. Tom Weidig, de l'ADR, a déclaré que son parti était indifférent à la provenance de l'énergie et qu'il s'agissait de mener une politique énergétique sans idéologie. Selon lui, les Verts présentent l'énergie nucléaire comme plus dangereuse qu'elle ne l'est, mais cela ne signifie pas qu'il faille cesser d'investir dans la sécurité. Les Verts ont alors demandé à l'ADR ce qu'il dirait de l'éventuelle implantation d'un site de stockage de déchets nucléaires près de la frontière belgo-luxembourgeoise. Tom Weidig a répondu qu'au final, cette décision ne relevait pas du Luxembourg.

Finalement, le ministre de l'Énergie, Lex Delles, a clairement souligné que le gaz et le nucléaire ne sont pas des sources d'énergie durables. Évoquant la durée de fonctionnement des réacteurs nucléaires des pays voisins, il a rappelé aux Verts qu'ils avaient fait partie du précédent gouvernement et qu'ils n'avaient pas non plus réussi à imposer leurs arguments.