En 1984, 80% des arbres des forêts luxembourgeoises étaient en bonne santé. Aujourd'hui, ce chiffre est tombé à 15%, selon le directeur de l'Administration de la Nature et des Forêts.

Mardi sur RTL, Michel Leytem a évoqué une "détérioration brutale". Depuis 2019, une année qui avait été précédée par un été sec en 2018, la santé des forêts s'est considérablement dégradée. 

Les forêts de conifères particulièrement touchées par le changement climatique

Vous le constaterez vous-mêmes en traversant l'Oesling en voiture. Les épicéas souffrent particulièrement du changement climatique et s'étiolent. Les hêtres sont également touchés. C'est pourquoi il faudrait chercher à restaurer la forêt grâce à la régénération naturelle et à planter des essences plus résilientes au climat. 

La surabondance de gibier nuit à la régénération 

Un autre problème est la surabondance de gibier dans les forêts, un gibier qui mange les jeunes plants. Les hivers doux sont propices à la reproduction des animaux sauvages, mais difficiles pour la forêt. Il faut en abattre davantage. Une "table ronde sur la forêt et le gibier" va être organisée sous l'égide du ministre de l'Environnement, Serge Wilmes, afin de trouver des solutions sur le terrain. Auparavant, il y avait des discussions où "l'on refilait le bébé à l'autre", mais il est important de comprendre le problème de l'autre et de trouver une solution ensemble.

Quels travaux seront nécessaires et quelle part la nature règlera elle-même? 

Qu'est-ce qui se règle de soi-même dans la nature et quel est le degré d'intervention nécessaire ? Nous en avons également discuté avec le directeur de l'administration. Près de 500 personnes travaillent à l'Administration de la Nature et des Forêts, dont 260 ouvriers forestiers. Il ne s'agit plus aujourd'hui d'un paysage naturel, mais d'un "paysage culturel" que l'homme a modifié au fil des ans. L'homme a beaucoup interféré et le changement climatique a aggravé le phénomène. La forêt peut difficilement résister au changement climatique. Le Luxembourg dispose également d'une législation sur les forêts très moderne de 2023, qui réglemente et protège les travaux en forêt. Le travail est effectué de manière très "naturelle" dans les forêts luxembourgeoises. 

14.000 propriétaires forestiers privés 

L'Administration de la Nature et des Forêts gère les forêts domaniales et y produit également du bois, qui est ensuite vendu aux enchères. 50% des forêts luxembourgeoises appartiennent à l'État et 50% à des particuliers. Le Grand-Duché compte environ 14.000 propriétaires forestiers privés, qui ignorent parfois qu'ils possèdent des terres et leur localisation. Pourtant, les propriétaires forestiers ont diverses obligations. Il s'agit d'un patrimoine qu'il faut entretenir. Cependant, un propriétaire forestier n'est pas nécessairement responsable si, par exemple, quelqu'un est heurté par une branche. Selon la nouvelle loi, chacun a le droit de se promener en forêt, quel que soit son propriétaire, mais il doit alors accepter les risques encourus. La responsabilité du propriétaire forestier ne peut être engagée que si une faute grave peut être prouvée. Cependant, la notion de faute grave n'est pas définie dans la loi. En cas de doute, le tribunal tranchera.

La forêt, un espace de détente, où le promeneur est "en visite"

Aujourd'hui, la forêt est également un lieu de détente et, outre ses fonctions écologiques et économiques, elle a aussi une fonction sociale. Depuis le coronavirus, de plus en plus de personnes fréquentent la forêt. Mais on y est "en visite", explique Michel Leytem. Il faut rester sur les sentiers, ne rien détruire et ne laisser aucun déchet derrière soi. Ainsi, les promeneurs pourront continuer de profiter de la forêt et les générations futures aussi.