Les relations sont plus que tendues entre l'AMMD (Association des Médecins et Médecins-Dentistes) et la Caisse nationale de santé avec au centre des discussions la convention qui lie les deux parties pour le remboursement des patients.

Selon le docteur Chris Roller, président de l'AMMD, cette convention vivrait ses dernières heures sans pour autant déjà être complètement résiliée. Au début du mois d'octobre, l'association avait décidé de s'octroyer ce mandat lors d'une assemblée générale extraordinaire. Selon son président, les juristes de l'association sont en train de discuter des détails afin de proposer une base de négociations en vue d'une nouvelle convention.

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La loi est très claire à ce sujet: en cas de résiliation, un accord doit être trouvé entre les deux parties lors des négociations de la nouvelle convention endéans les 12 mois. Dans le cas contraire, la ministre de la Santé devra trancher afin de ne pas risquer que les patients ne soient pas remboursés.

Selon Chris Roller, invité de la rédaction de RTL ce vendredi matin, "la convention sera probablement enterrée à la Toussaint. En d'autres termes, on ne peut pas revenir en arrière, elle sera bien résiliée". Les responsables de l'AMMD souhaitent cependant présenter un concept global au moment de passer à l'acte, "ce n'est pas dans l'intérêt des médecins de laisser tomber les patients assurés".

"Pas d'autre solution"

Le président de l'AMMD a avoué que le différend entre la CNS et les médecins concernant la revalorisation du valeur lettre-clé, les tarifs des médecins, était la goutte qui a fait déborder le vase.

Le mécontentement des médecins n'a cessé d'augmenter ces derniers mois, "nous ne voyons pas d'autre solution pour obtenir des changements dans notre système de santé que de résilier cette convention avec la CNS", a déploré l'invité de la rédaction.

Il n'a pas caché sa déception face au gouvernement CSV-DP sans oublier la ministre de la Santé Martine Deprez. "Ils nous ont promis beaucoup de choses durant la campagne électorale, mais deux ans plus tard, il n'y a pas eu beaucoup de changement, notamment en matière d'intervention dans les cabinets médicaux en dehors des hôpitaux. La ministre n'a ni vision ni concept pour le futur et se cache derrière des excuses".

En ce qui concerne le conventionnement automatique et obligatoire, qui oblige les médecins à s'affilier à la CNS dès leur installation au Luxembourg, l'AMMD préférerait un peu plus de flexibilité, comme c'est déjà le cas dans de nombreux pays.

L'association des médecins réclame enfin le fameux virage ambulatoire, qui permettrait plus de prestations en dehors du milieu hospitalier, dans des cabinets ou centres médicaux privés à travers tout le pays. "Les hôpitaux ne vont pas disparaître en mettant plus de moyens dans les cabinets, et cela pourrait aider à réduire les longues files d'attente aux urgences, notamment", conclut le président de l'AMMD qui ne pense pas que la ministre de la Santé sera capable de déposer un projet de loi sur les sociétés de médecins avant la fin de l'année: "tout ce qu'on a vu jusqu'à présent est un avant-projet de loi d'un peu plus de trois pages".