
© Pierre Weimerskirch
Un couple luxembourgeois vit dans sa voiture depuis des mois, luttant pour survivre après avoir perdu son emploi et s'être retrouvé invisible aux yeux du système social.
« Sans adresse, vous n'avez droit à rien »
L'homme de 50 ans résume sa situation sans détour : "Sans adresse, on n'a rien. Pas d'aide, pas d'allocations chômage, rien."
Il a perdu son emploi après avoir développé un handicap : "Mon contrat a pris fin et mes allocations chômage ont expiré. Maintenant, je ne reçois plus rien, car je n'ai pas d'adresse. La plupart des gens ne comprennent pas que sans adresse officielle, on est invisible aux yeux du système."
La survie en voiture
Le quotidien en voiture est épuisant, dit-il, visiblement épuisé par l'expérience. Le couple se gare actuellement sur un parking de Bettembourg encore libre, pour l'instant. Mais la peur est une constante. "Si la voiture tombe en panne ou si quelque chose arrive, il ne nous reste plus rien."
« Nous voulons juste un petit endroit pour être ensemble »
Sa compagne, une violoniste de 60 ans, a joué professionnellement, notamment avec le RTL Orchestra, puis avec l'Orchestre Philharmonique du Luxembourg. Après deux contrats à durée déterminée, son contrat n'a pas été renouvelé.
"Tout ce que nous voulons, c'est une petite pièce où nous pourrions être tranquillement ensemble. Je ne veux pas être séparée de lui. Nous sommes ensemble depuis plus de vingt ans. Je ne veux pas que cette situation nous sépare."

© Pierre Weimerskirch
Malgré tout, elle s'accroche à sa passion. "Tous les matins, je prends mon violon et je joue quelques notes. Cela m'aide à combattre la négativité."
Leur histoire n’est pas le résultat d’un seul événement, mais de nombreux revers qui s’accumulent, les laissant pris au piège dans une spirale infernale.
Les voisins à la rescousse
Certains, cependant, ont remarqué ce qui se passait. Nico Maggipinto, un habitant du quartier, a rencontré le couple il y a quelques semaines alors qu'il promenait son chien.
"Je les ai vus et j'ai immédiatement senti que quelque chose n'allait pas", dit-il. "Je leur ai apporté de la nourriture, quelques litres de diesel, tout ce que je pouvais. Mais ça ne peut pas continuer comme ça."
Inquiet, il a contacté les médias pour les sensibiliser à leur situation.
"Il est inadmissible que les gens ici au Luxembourg soient obligés de vivre dans une voiture, sans aide, sans perspective. J'espère simplement que les autorités ou les associations interviendront."
Pour contacter la rédaction, envoyez un mail à dossier@rtl.lu, ou pour contacter directement le journaliste, écrivez à pierre.weimerskirch@rtl.lu.