La tendance à se rebeller face aux forces de l'ordre s'est nettement intensifiée au Luxembourg et les outrages restent nombreux. C'est ce que montrent les chiffres publiés ce jeudi par les ministres des Affaires intérieures et de la Justice.

Les agressions physiques envers les force de l'ordre sont de plus en plus fréquentes. Les nouveaux chiffres des cas signalés en interne par les policiers sur les cinq dernières années le montrent clairement.

Ils corroborent ceux du rapport d'activité 2024 de la police: "Le taux de rébellion a augmenté de 11 % en 2024 par rapport à l'année précédente. Les infractions ont diminué de 3 %", résument le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, et la ministre de la Justice, Elisabeth Margue, dans leur réponse au député des Pirates, Sven Clement.

Fin septembre, le directeur général de la police, Pascal Peters, a enfoncé le clou lors de la fête patronale de la Police grand-ducale en faisant fait état de "la montée de la violence dans notre société. Au premier semestre 2025, le nombre de rébellion a augmenté d'environ 35 % par rapport à la même période l'année précédente".

Les plaintes des policiers plus nombreuses

Lorsque des policiers ont été agressés ou insultés, ils peuvent le signaler. "Dans ce cas, ils sont tenus de porter plainte" contre l'agresseur, rappelle Sven Clement.

Concrètement, dans l'ensemble des commissariats du pays, 100 procès verbaux pour rébellion ont été listés en 2024. C'est largement au-dessus de la moyenne des cinq dernières années (84) et moitié plus qu'en 2020.

La nette progression des cas de rébellions contre des policiers transpirent du tableau des nouvelles affaires instruites par la justice luxembourgeoise en 2024: soit 121 dossier "rébellions", alors qu'il y en avait 74 en 2020 par exemple. Parallèlement 41 affaires étaient déjà poursuivies par la justice l'an passé.

L'an passé, les commissariats ont aussi enregistrés 283 procès verbaux pour outrage à agent. C'est un peu moins que l'année avant (292), mais plus que la moyenne des cinq dernières années (268).

Pas moins de 284 nouvelles affaires pour cette infraction ont été prises en charge par la justice en 2024. Soit 37 de plus en un an et bien plus que la moyenne de ces cinq dernières années (260).

Gloden attend le rapport de l'IGP 

"Toute agression envers les policiers, et en particulier les actes de violence, est inacceptable et ne doit pas être tolérée", martèlent Léon Gloden et Elisabeth Margue.

Ils rappellent d'ailleurs que l'accord de coalition 2023-2028 signé entr le CSV et le DP prévoit "un durcissement des procédures pénales en cas d'outrage à agent".

Pour passer éventuellement à la vitesse supérieure, Léon Gloden attend les conclusions de l'étude commandée en début d'année à l'Inspection générale de la police (IGP) et "discuter conjointement de la nécessité de mesures supplémentaires ou mieux adaptées".

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