La majorité des partis d'opposition ont voté le projet de loi donnant un cadre légal à l'unité de police locale, mais non sans critiques.

Une unité de police locale fonctionne déjà dans le cadre d'un projet pilote à Luxembourg-ville, Esch-sur-Alzette, Differdange et Grevenmacher. Ce fut l'un des principaux enjeux de la dernière campagne électorale communale. Jeudi après-midi, la Chambre a doté la police dite locale d'un véritable cadre légal, avec une très large majorité de 50 voix pour et 9 abstentions.

Une revendication de longue date du CSV est ainsi mise en oeuvre et l'idée de proximité mise en avant, a déclaré le rapporteur CSV du projet de loi, Laurent Mosar, dans son discours, parlant d'une "étape importante" pour améliorer la sécurité des personnes, à la fois réelle et subjective.

A la différence de ce qui était prévu dans le texte initial, l'unité de police locale ne relèvera pas de la compétence des communes, mais reste sous la tutelle de la direction de la police. Non seulement le Conseil d'État s'était opposé à ce projet, mais le syndicat de communes Syvicol et plusieurs partis avaient initialement émis des réserves à ce sujet.

Lydie Polfer continue de réclamer davantage de policiers

A la tribune de la Chambre, la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer, a dressé à nouveau un bilan très positif du projet pilote dans la capitale. Le travail de l'unité de police locale ne pouvait qu'être approuvé, mais cela n'a pas encore abouti à l'augmentation des effectifs de police, pourtant réclamée à maintes reprises par le passé. La député-maire a réaffirmé la nécessité de redoubler d'efforts en matière de personnel.

Le LSAP, au départ encore critique et sceptique à l'égard du projet, a également soutenu le texte soumis au vote jeudi. Et cela parce qu'il a été tenu compte des préoccupations du secteur communal, a expliqué Dan Biancalana. Pour les socialistes, cependant, le volet préventif devrait également être renforcé.

Critiques de l'opposition: moyens insuffisants et absence de critères clairs

L'ADR a certes approuvé le projet de loi sur le principe, mais s'est abstenu lors du vote. Et cela, parce qu'aucun député de la majorité ne souhaite assumer la responsabilité de la criminalité dans la capitale, mais ils accusent toujours les autres, a expliqué Tom Weidig. Le député vert Meris Sehovic a critiqué le gouvernement pour ne pas donner à la police locale suffisamment de moyens pour s'acquitter de ses missions. Par exemple, il manque des critères concrets.

Marc Goergen, député pirate, a critiqué le fait que le déploiement ponctuel de policiers locaux déplace les problèmes, mais suite aux adaptations apportées au texte, il lui a accordé son vote.

Ceci n'est pas d'une grande portée, pour le député déi Lénk Marc Baum. Malgré la police locale, les chiffres de la criminalité ne sont pas en recul.

Léon Gloden : "Je n’accepte pas que l’on oppose les zones urbaines aux zones rurales

La question de savoir pourquoi Grevenmacher a été la troisième commune à être dotée d'une police locale a été soulevée à plusieurs reprises lors de la discussion. Cela aurait-il un lien avec l'ancien bourgmestre et actuel ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden ? Le ministre CSV a rétorqué que cette police était pour toute la région et qu'il n'acceptait pas que les représentants communaux des grandes villes opposent les zones urbaines aux zones rurales. Il n'a pas précisé jeudi si des policiers locaux supplémentaires seront déployés à l'avenir, ni où.

Avec la police locale, c'est ce qu'il y avait avant avec la gendarmerie qui est réintroduit. Une gendarmerie qui a été "supprimée par une erreur manifeste", a souligné le dernier intervenant, l'ancien ministre de l'Intérieur CSV, Michel Wolter. Il espère toujours avoir une police locale auprès de lui dans sa commune.