Le 18 octobre est la Journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains. Dans ce contexte, l'ASBL InfoTraite rappelle que le Luxembourg est aussi concerné.

Le service d'assistance lutte activement contre la traite des êtres humains et vient en aide aux victimes depuis dix ans. Vingt-neuf cas de traite sont actuellement recensés. Cependant, le nombre de cas non signalés risque d'être bien plus élevé.
 
Travail forcé, mendicité organisée, criminalité, exploitation sexuelle : la traite des êtres humains a de multiples visages. Par contre, les victimes ont souvent un point commun : elles vivent dans des conditions précaires et sont séduites par de vaines promesses, explique une assistante sociale d'InfoTraite, dont le nom ne sera pas cité pour des raisons de sécurité:

"L'employeur, qui promet : tu viens au Luxembourg, j'ai un appartement pour toi, tu recevras un salaire, tu auras une affiliation à la CNS, tout cela est promis, y compris un contrat de travail correct, et puis quand les victimes arrivent ici au Luxembourg, la réalité est complètement différente."

A cause de leur vulnérabilité, les personnes concernées sont exploitées et contraintes de travailler et de vivre dans des conditions indignes.

"On peut alors voir des situations où des gens doivent dormir dans une cave, où ils n'ont ni fenêtres ni lits, où ils n'ont pas le droit d'aller aux toilettes librement, quand ils le souhaitent, par exemple. Ils n'ont pas le droit de manger librement, quand ils le souhaitent, des situations où l'employeur exerce un véritable contrôle, où les gens, même pendant leur temps libre, quand ils en ont, ne sont pas libres de faire ce qu'ils veulent."

Les victimes n'osent souvent rien dire. Les sanctions pour traite d'êtres humains ne dissuadent pas vraiment les personnes malhonnêtes, estime l'assistante sociale d'InfoTraite.

"Je peux m'imaginer que ce n'est effectivement probablement pas dissuasif pour un employeur, donc je pense qu'ils ne sont pas effrayés, car ils observent que les sanctions ne sont pas énormes."

En cas de suspicion de traite d'êtres humains, il faut s'adresser au 113 ou à l'Inspection du travail et des mines (ITM). Des informations complémentaires sur les différentes formes de traite d'êtres humains sont disponibles sur le site Internet de stoptraite.lu.