
La Salle des Fêtes du Palais grand-ducal prête à accueillir les 130 convives du dîner de gala du trounwiessel, dans un décor où chaque détail de l’art de la table a été pensé au millimètre. / © Maison du Grand-Duc / Sophie Margue
Jusqu’à 17h30 ce vendredi, le mystère était total : que mangeront les 130 invités du dîner de gala au Palais grand-ducal, organisé à l’occasion du trounwiessel ? Entre recettes inspirées du mariage princier, produits du terroir luxembourgeois et dessert couronné à la feuille d’or, le secret est enfin levé.
À 19h15, après le toast du Grand-Duc et les hymnes européen et national, le dîner de gala ouvrira ses portes dans la majestueuse Salle des Fêtes du Palais grand-ducal. 130 convives prendront place pour une soirée où le secret et le cérémonial se mêlent au raffinement gastronomique.
Pour l’entrée, le Prince Guillaume et la Princesse Stéphanie ont choisi de se replonger dans les souvenirs de leur mariage en 2012. "L’entrée est sur la même base qu’à leur mariage, en 2012. Ils en avaient gardé un souvenir précis et heureux, et désiraient en retrouver les notes", explique Franck Panier, cuisinier du Grand-Duc depuis quinze ans.
Un accord foie gras-langoustine "magique"
Le tartare de bar et de langoustine est associé au foie gras et présenté dans une croûte sphérique imaginée par Pierre-Antoine Langhendries, chef du couple héritier. "L’accord foie gras-langoustine est déjà magique. Avec l’apport du citron vert et du croustillant, il provoque une explosion de saveurs en bouche. L’acidité, la rondeur, l’onctuosité forment un ensemble détonnant", détaille-t-il.
La mousse avocat-petits pois, surnommée "mousse de la Princesse", ajoute légèreté et originalité à cette entrée déjà très codifiée. "L’association du fruit d’Amérique tropicale avec le légume de chez nous réduit la teneur en matière grasse, tout en apportant une texture onctueuse", précise Franck Panier.
Le veau luxembourgeois, star du terroir
Le plat principal mettra à l’honneur un veau luxembourgeois du fournisseur Meyer à Bascharage. La pièce est farcie aux cèpes et cuite 24 heures à basse température pour préserver toutes les saveurs. "L’avantage de la basse température est qu’elle permet de garder toutes les saveurs et de servir tout le monde en même temps", explique Pierre-Antoine Langhendries.
Pour l’accompagnement, la tarte fine aux légumes de saison et le tempura de légumes rectangulaire permettent de jouer avec les formes de l’assiette. "Esthétiquement, il faut casser les rondeurs de la viande avec la rectitude de la tartelette et du tempura, et ajouter des fleurs comestibles pour la touche finale", détaille le chef. Le tout est nappé d’un jus de veau sauté au beurre et truffes, "secret de maison" des cuisines du Palais.
Un dessert surmonté d’une couronne à la poudre d’or
Pour conclure le repas, la pâtissière Lindsay Delorme signe un bavarois mangue-passion, revisité avec un cœur coulant aux fruits de la passion et surmonté d’une couronne dorée à la poudre d’or comestible. Pourquoi mangue-passion ? "Un choix du Prince et de la Princesse. D’abord parce que les fruits permettent de réduire le sucre raffiné, mais aussi parce que les saveurs s’accordent magnifiquement avec le chocolat noir belge dans lequel le bavarois est servi", explique Lindsay Delorme.
Servi à température ambiante pour conserver toute la subtilité des arômes, le dessert sera accompagné d’un pain brioché et d’un café moka.
Le menu est complété par trois cuvées :un Riesling Grevenmacher Groärd 2020 Bernard-Massard, un Château Quintus 2016 Saint-Émilion grand cru (Domaine Clarence Dillon) et un Riesling vendange tardive 2016, Clos des Rochers.
En cuisine, Franck Panier, Pierre-Antoine Langhendries et Lindsay Delorme dirigent une dizaine d’auxiliaires motivés pour servir 130 invités. "Je suis confiant pour l’avenir de la gastronomie. Je vois émerger une nouvelle génération et je ne partage pas les craintes pour la profession", assure Franck Panier.
Macron, Bern : des invités prestigieux et un parfum de royauté
Ce dîner de gala ne se limite pas à l’excellence culinaire : la présence des convives contribue à rendre cette soirée exceptionnelle. Parmi eux, on retrouvera les familles royales néerlandaise et belge, le président français Emmanuel Macron et sa conjointe Brigitte Macron, ainsi que le président allemand Frank-Walter Steinmeier et son épouse Elke Büdenbender.
Le Luxembourg sera représenté par le président de la Chambre des députés, le Premier ministre et le Vice-Premier ministre, accompagnés de leurs conjoints. Côté médiatique, Stéphane Bern sera également présent, ajoutant une touche glamour et internationale à ce dîner hautement protocolaire.
En salle, l’art de la table est réglé au millimètre par les argentiers-cavistes du Palais. Symétrie des assiettes, éclat des verres, pliage des serviettes et nappes immaculées : rien n’est laissé au hasard. Chandeliers et compositions florales discrètes, éclairage tamisé et musique de fond créent une atmosphère à la fois chaleureuse et cérémonielle.
Le dîner de gala du trounwiessel promet ainsi d’allier prestige, gastronomie et protocole, tout en respectant le secret bien gardé jusqu’à l’embargo fixé à 17h30... pour le plus grand plaisir des convives et des amateurs de curiosités royales.