L'Ukraine est en guerre depuis environ trois ans et demi. Depuis, de nombreux responsables politiques occidentaux se sont rendus dans le pays pour témoigner leur solidarité.

Ce week-end, une délégation parlementaire de différents pays de l'UE s'est rendue en Ukraine, dont le député luxembourgeois et président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre, Gusty Graas. Après la visite, il s'est montré très impressionné et convaincu que l'Ukraine doit continuer à être soutenue.

Les parlementaires ont pris l'avion pour Varsovie, puis le train depuis l'est de la Pologne jusqu'en Ukraine. Il leur a fallu plus d'une demi-journée pour arriver à Kiev, la capitale, au matin. Gusty Graas a été surpris de constater que la vie semblait se dérouler normalement malgré la guerre. Cependant, cela ne s'est produit que pendant la journée, car la nuit, ils ont pu constater par eux-mêmes ce que représente une attaque de la Russie.

"Une trentaine de missiles et 600 drones ont été abattus. Une sirène a retenti, et on voyait dans le ciel que de nombreux drones étaient abattus. J'avoue, franchement, on ne pouvait pas ne pas être inquiet, on aurait préféré s'en passer. Mais on a alors réalisé la gravité de la situation, la menace pesant sur la population, pratiquement au quotidien. D'après nos informations, il s'agissait de l'une des attaques les plus violentes de ces derniers mois. Malheureusement, des personnes ont également été tuées", témoigne Gusty Graas.

Au programme: plusieurs entrevues avec des responsables politiques ukrainiens, dont le président du Parlement, Rouslan Stefanchuk, et le maire de Kiev, Vitali Klitschko. Le message principal était qu'ils continueraient à avoir besoin de tout le soutien possible de l'Occident. Mais les Ukrainiens font aussi quelque chose pour leur propre défense. Entre-temps, ils ont développé une production d'armes assez performante, à laquelle l'Occident devrait participer.

"Leur proposition est la suivante : comme ils ont manifestement besoin d'un soutien financier, ils proposent soit de racheter leur production pour ensuite la remettre à leur disposition, soit de leur verser directement de l'argent, dans le cadre d'une joint-venture. Ce que les Danois viennent de faire et c'est la raison pour laquelle ils parlent d'un modèle danois. Je pense que nous devrions également envisager cette solution au Luxembourg, afin que de les soutenir davantage encore", estime Gusty Graas.

Ces dernières semaines, des incidents répétés impliquant le non-respect de l'espace aérien des pays de l'OTAN se sont produits. La Russie est la principale suspecte, même si elle nie officiellement toute implication. Selon Gusty Graas, les Ukrainiens ont également abordé ces incidents.

"Ils ont utilisé l'argument, non sans raison, selon lequel il ne s'agit plus seulement d'une guerre contre eux, mais du début d'une guerre potentielle contre nous aussi. Les drones qui se sont abattus sur certains pays, les vols d'avions russes dans l'espace aérien estonien, c'est inacceptable".

Gusty Graas est convaincu qu'il ne s'agit pas de coïncidences ou d'erreurs, mais de provocations délibérées. Le politicien du DP suppose que la Russie cherche à provoquer l'Europe et à voir jusqu'où elle peut aller. Il est donc important que l'Europe améliore ses capacités de défense, sans toutefois rompre le contact avec les États-Unis. Les États-Unis sont indispensables et il faut espérer qu'à la lumière des récents signaux, ils renforceront leur soutien à l'Ukraine.

Outre un soutien militaire, l'Ukraine souhaite également, selon Gusty Graas, adhérer à l'Union européenne. Lui-même y est favorable, mais toutes les conditions doivent être remplies et le pays d'Europe de l'Est doit notamment s'efforcer de lutter contre la corruption. L'adhésion à l'UE n'est certes pas pour demain, mais il est important d'offrir cette perspective à l'Ukraine.