Les salaires du personnel hospitalier dépendent de l'accord salarial avec l'État et augmentent donc en moyenne de 2,5%.

L'Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) souhaite discuter avec ses membres de la possibilité de résilier la convention avec la Caisse nationale de Santé, après l'échec d'une médiation sur l'augmentation des tarifs. L'AMMD estime que les médecins sont lésés par rapport au personnel hospitalier et que les réformes en vue d'une libéralisation accrue n’avancent pas assez vite. Cependant, la ministre de la Santé, Martine Deprez, et le président de la CNS, Christian Oberlé, réfutent cette version.

En effet, avec la proposition de la CNS, les médecins auraient reçu davantage individuellement que le personnel hospitalier, dont la rémunération dépend de la convention salariale avec l'État. L'offre de la CNS représentait une augmentation de 4.000 euros par médecin, explique Christian Oberlé: "Ils demandent le double, soit environ 8.000 euros par médecin. Si l'on considère le secteur hospitalier actuel, on parle d’une hausse de 2,5% des salaires, alors que le salaire annuel moyen à l'hôpital est d'environ 100.000 euros, cela représente 2.500 euros par personne. Nous parlons alors de montants totalement différents."

La ministre de la Santé, Martine Deprez, analyse: "Ils sont désormais un partenaire insatisfait des résultats de la médiation. Et ils assument désormais leurs responsabilités envers leurs membres en en discutant." Si les médecins résilient la convention, rien ne changera dans l’immédiat pour les patients, car il y aura alors un an pour négocier une nouvelle convention. L'AMMD est toutefois également mécontente, car, selon elle, les autres réformes visant à élargir les possibilités de soins extrahospitalières n'avancent pas assez vite. Christian Oberlé déclare cependant: "Si la convention est annulée maintenant, sous prétexte qu'ils veulent provoquer des changements systémiques, ce ne sera absolument pas possible, car ces changements systémiques doivent passer par le cadre légal."

Il préférerait que toutes les parties prenantes concentrent leurs efforts sur ces discussions plutôt que sur une nouvelle convention qui ne réglementerait que la mise en pratique de ce cadre. Il s’agit notamment d'autoriser davantage de prises en charge extrahospitalières. À la Cloche d'Or, explique Martine Deprez, une antenne des Hôpitaux Robert Schuman ouvre ces jours-ci: "Un plateau radiologique complet, avec scanner, IRM et mammographie. Et à l'avenir, encore d'autres activités, comme de petites interventions cutanées et de la chirurgie oculaire."

Une autre antenne du CHL a déjà été autorisée: "A Grevenmacher, avec un service d’oncologie, une polyclinique et même un service de mammographie." La ministre de la Santé affirme qu’après plus de 20 réunions avec l’AMMD, elle a la conscience tranquille : elle a fait son travail. Même si l’AMMD n’est pas satisfaite du retrait du projet de loi du gouvernement précédent visant à autoriser les sociétés médicales. Martine Deprez déclare cependant: "Le nouveau projet est en place. L’exposé des motifs est en place, le commentaire des articles est en place. Nous travaillons avec le ministère de la Justice pour clarifier les derniers détails et, bien sûr, nous devrons également consulter le Collège médical. Nous avons rencontré l’AMMD il y a une semaine pour en discuter. Et je suis également convaincue qu’une avancée majeure sera réalisée dans les semaines à venir."

En 2024, la CNS a affiché un déficit de près de 26 millions d'euros. Cette année, il devrait dépasser les 130 millions d'euros. L'évolution de la contribution de l'État sera précisée dans le projet de budget pour 2026, qui sera présenté la semaine prochaine.
Par ailleurs, le 13 octobre, le comité quadripartite se réunira et discutera notamment d'autres pistes pour combler ce déficit.