L'échevin aux Finances, Laurent Mosar, confirme que la Ville de Luxembourg a déjà participé à un emprunt de l'Etat luxembourgeois. En d'autres mots: la Ville de Luxembourg a déjà prêté de l’argent à l’État luxembourgeois.

Interrogé par RTL, l'échevin aux finances de la Ville de Luxembourg a confirmé cette curieuse information. Il ne s'agit pas ici du dernier emprunt obligataire de 2,5 milliards d'euros levé début septembre, mais de celui de 2 milliards d'euros levé en 2017 pour un taux fixe de 0,625%. La Ville de Luxembourg a acheté des obligations pour un montant de 3 millions d'euros. Aussi absurde que cela puisse paraître, le contribuable national verse à la Ville de Luxembourg un coupon de 18.750 euros chaque année depuis 2017 et jusqu’en 2027.
 
En 2017, le Parti démocrate et les Verts étaient encore aux commandes de la capitale. Mais cela importe peu, car c'est le service des recettes communales qui gère les actifs et les comptes bancaires de la commune. Comme le stipule la loi sur les communes de 1988, chaque commune dispose d'un receveur qui, "seul et sous sa propre responsabilité", gère les recettes et les dépenses.
 
Laurent Mosar a assuré avoir pleinement confiance en son personnel, mais à son avis, la loi n'est plus adaptée à l'époque. La responsabilité du receveur est trop lourde : c'est une question de sécurité, mais aussi de protection pour le receveur. Avec environ 1,4 milliard d'euros, la Ville de Luxembourg dispose de loin de la réserve la plus importante parmi les 100 communes, qui sont bien sûr nettement plus petites. D'autres communes ont des dettes. Ce qui soulève une autre question intéressante : comment les finances publiques pourraient-elles être gérées plus favorablement aux niveaux communal et national?

Sur le site internet de la Trésorerie de l'Etat, on peut lire que l'État luxembourgeois a émis 14 "emprunts obligataires institutionnels". Certains à 0% d'intérêt, mais la plupart à des taux compris entre 1% et 3%. La dette totale s'élève à environ 24,25 milliards d'euros, soit plus ou moins 27% du PIB, qui s'élève actuellement à 90 milliards d'euros.