Le directeur de la Fedil, la voix de l'industrie luxembourgeoise, était l'invité de la rédaction ce vendredi matin. Il est revenu sur l'organisation du temps de travail au Luxembourg et l'impasse dans laquelle se sont retrouvées les récentes négociations.

Travailler plus, moins de pauses et moins de congés, selon les syndicats, le patronat a avancé des propositions "inacceptables" lors de la 3e ronde de négociations le 3 septembre dernier. Le directeur de la Fedil, René Winkin, est d'avis que "beaucoup d'éléments ont été mal interprétés ou carrément exagérés".

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Il souhaite qu'une nouvelle opportunité puisse être créée pour expliquer les mesures du patronat aux syndicats et assure que des garanties pourront être prises pour éviter le risque d'éventuels abus de patrons.

Il prend pour exemple la loi en vigueur qui prévoit seulement une pause non-rémunérée par jour alors que certains employés commencent déjà à travailler depuis chez eux afin de prendre la route après les bouchons matinaux. Selon la loi, ce trajet est considéré comme une pause qui devrait être payée, ce qui impliquerait que les pauses de midi ou du soir ne seraient plus payées. Pour René Winkin, les partenaires sociaux devraient pouvoir s'unir afin de trouver une solution pour éviter ces pauses "gratuites". 
 
"Dommage que la convention collective soit tombée en discrédit"

La convention collective est un moyen de régler de nombreuses questions pratiques, "elle est utilisée dans la discussion politique comme restriction ou prix à payer dans les négociations", explique René Winkin qui a participé aux négociations du 3 septembre. Il prend l'exemple très concret du travail dominical pour un petit magasin: "afin qu'un employé puisse travailler 8h le dimanche, une convention collective est nécessaire, mais toutes ces discussions l'ont reléguée dans le discrédit et l'ont rendue presque obsolète alors que la convention est un instrument très bien maîtrisé par les grandes entreprises ou des secteurs entiers". 

Renforcer et utiliser le marché intérieur

L'économie européenne est sous tension, notamment en raison des droits de douane imposés par les États-Unis, mais, selon René Winkin, "il faut relativiser car l'UE a partiellement mieux négocié que ses concurrents. Le problème de l'Union, c'est qu'elle n'utilise pas le potentiel complet de son marché intérieur". 
 
Les normes, qui ont grandi "à un rythme infernal", devraient à nouveau redescendre selon l'agenda actuel de la Commission. Une "bonne chose" pour l'industrie qui est confrontée à de nombreux obstacles, conclut le président de la Fedil.