
Une évaluation externe de la recherche à l'Université du Luxembourg a été réalisée par le groupe "Technopolis", qui s'est penché sur les années 2018 à 2023. Le rapport d'évaluation a été présenté mardi à la Commission de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Digitalisation.
En résumé, l'Uni est considérée et perçue comme relativement performante. Un certain nombre de recommandations sont toutefois également formulées afin qu'elle puisse s'améliorer.
La majorité de ces recommandations sont à mettre en oeuvre par l'université elle-même. Une recommandation vise cependant davantage le ministère, comme le souligne la ministre Stéphanie Obertin: "De notre côté, pour le ministère, il y avait avant tout la recommandation de renforcer l'autonomie de l'Université du Luxembourg. Nous la soutenons bien sûr et nous respectons aussi cela."
Pour le député pirate Sven Clement, la première recommandation que l'université devrait mettre en œuvre concerne les contrats de travail à durée déterminée. L'Uni doit rester attractive, ou plutôt le devenir:
"Cela signifie que nous devons offrir aux chercheuses et aux chercheurs un environnement de travail idéal, avec notamment la possibilité d'organiser leur vie. Surtout dans un pays aussi cher que le Luxembourg, on ne veut pas avoir à craindre tous les deux ans de ne plus avoir de contrat de travail la semaine suivante. Nous devons en tout cas offrir une planification à plus long terme aux chercheuses et chercheurs qui le souhaitent."
Technopolis souligne l'absence de culture de discrimination entre hommes et femmes à l'Université du Luxembourg. Cependant, l'entreprise ayant réalisé l'évaluation a aussi constaté la faible présence de femmes aux postes clés et le fait que l'université n'est pas encore parvenue à résoudre la dominance de genre dans certains domaines. Cette recommandation est importante pour le député LSAP Ben Polidori, qui a cité un exemple:
"En informatique, domaine qui intéresse aujourd'hui beaucoup d'hommes, nous devrions voir s'il est possible d'attirer davantage de femmes vers ce domaine. Dans d'autres domaines, il y a peut-être plus de femmes actives, et peut-être pourrions-nous susciter l'intérêt de davantage d'hommes. C'est en tout cas ce que nous avons clairement retenu aujourd'hui de cette évaluation. Il est également important pour nous, responsables politiques, de déterminer les axes sur lesquels nous pourrions nous concentrer dans la recherche, mais aussi dans l'éducation, et d'identifier les pistes à explorer."
Le député ADR Tom Weidig ne peut être d'accord avec ces propos:
"Le seul point qui ne me plaît pas, c'est qu'ils cherchent de plus en plus à atteindre l'égalité des genres. Cela signifie qu'ils cherchent à avoir exactement le même nombre d'hommes et de femmes dans chaque département, ce qui, à mon avis, est totalement contre-productif. Chaque candidat devrait être évalué sur ses compétences, mais nous avons déjà deux bourses auxquelles les hommes, par exemple, ne peuvent plus postuler. C'est clairement discriminatoire à mes yeux."
Tom Weidig évoque ici notamment le programme Anne Beffort de l'université. Anne Beffort fut la première femme au Luxembourg à obtenir un doctorat en 1909, et cette initiative vise précisément à promouvoir les jeunes femmes afin de parvenir à une plus grande égalité entre les femmes et les hommes.