Le Syndicat national des enseignants (SNE) a vivement critiqué le projet « Alpha » du ministère de l'Éducation, arguant qu'il est trop tôt pour considérer le programme pilote en langue française comme une réussite et mettant en garde contre les risques à long terme.

Le président du Syndicat national des enseignants (SNE), Patrick Remakel, a vivement critiqué le projet pilote « Alpha » du gouvernement pour l'alphabétisation en français, avertissant que la réforme était précipitée.

S'exprimant lors de la conférence de presse annuelle de rentrée scolaire du SNE mardi, Patrick Remakel a mis en garde: "Nous n'avons pas accordé suffisamment de temps à cette réforme et, de ce fait, nous risquons de nous heurter à un mur".

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La principale préoccupation du syndicat est qu'il est trop tôt pour déclarer le projet comme une réussite, arguant qu'une évaluation définitive ne devrait être faite qu'après que les élèves des écoles pilotes aient terminé l'ensemble du programme du cycle 1 au cycle 4 et soient passés dans l'enseignement secondaire.

M. Remakel a déclaré que l'évaluation intermédiaire positive du ministère de l'Éducation n'était pas surprenante, soulignant que les enfants qui apprennent actuellement à lire et à écrire en français sont ceux dont la langue maternelle est plus proche du français. Si le SNE reconnaît que cela constitue un avantage initial, M. Remakel s'interroge sur les résultats à long terme, demandant : "mais où seront ces enfants plus tard, à la fin du cycle 4 ?".

Sur le plan opérationnel, le SNE fait valoir que la mise en œuvre de deux programmes d'alphabétisation parallèles pose des défis logistiques, rendant encore plus complexe un processus déjà difficile en termes d'emploi du temps. Le syndicat a déclaré qu'il aurait préféré une autre approche, donnant à chaque école l'autonomie de choisir entre des classes mixtes ou, lorsque le nombre d'élèves le permet, la création de classes séparées pour l'alphabétisation en français et en allemand.

Sur d'autres sujets, le SNE a réitéré sa demande de déploiement des ressources nécessaires là où elles sont le plus nécessaires pour soutenir l'inclusion et les enfants ayant des besoins spéciaux. Le syndicat a également approuvé l'interdiction des smartphones dans les écoles primaires, qui a été mise en œuvre après Pâques.