
© Carine Lemmer
En cette période de rentrée scolaire, Jessica Lopes, vice-présidente de l'ASTI, a notamment rappelé mardi sur RTL que chaque enfant au Luxembourg a le droit d'aller à l'école, même si ses parents sont en situation irrégulière.
L'ASTI, l'Association de soutien aux travailleurs immigrés, soutient le projet du ministère de l'Education d'alphabétisation en français, car malheureusement, "l’école reste au Luxembourg un lieu de reproduction sociale", a déclaré mardi sur RTL sa nouvelle vice-présidente, Jessica Lopes. Mais il faut veiller à "ne pas en arriver à une société parallèle et à ce que les enfants continuent à être scolarisés ensemble".
Obligation scolaire pour tous les enfants âgés de 4 à 16 ans
À l'occasion de la rentrée scolaire, l'ASTI doit à nouveau rappeler, comme chaque année, que chaque enfant au Luxembourg a le droit d'aller à l'école. Même si ses parents sont en situation irrégulière. Il ne s'agit pas d'un problème de masse, mais de quelques cas par an pour lesquels il faut rappeler cette obligation aux communes, voire aux lycées. Quelle que soit la position de chacun sur la question migratoire, "il n'est dans l'intérêt depersonne que les enfants résidant au Luxembourg ne soient pas scolarisés", selon Jessica Lopes.
Pas seulement une "organisation pour les étrangers"
L'ASTI ne se considère pas uniquement comme une "organisation pour les étrangers". Son rôle ne se limite pas aux étrangers, "ce serait réducteur". "Elle fait aussi beaucoup d'autres choses" pour contribuer à une bonne "cohabitation interculturelle", par exemple avec les frontaliers. L'ASTI a également un nouveau conseil d'administration, avec une nouvelle présidente, Claire Geier.
10 ans après le référendum sur le droit de vote des étrangers
Cela fait dix ans que la question du vote des étrangers était soulevée lors d'un référendum au Luxembourg. À l'époque, 78 % des personnes interrogées étaient contre. "Nous ignorons l'issue d'un tel référendum aujourd'hui", selon la vice-présidente de l'ASTI. "C'est une question qui renforcerait les fronts et détournerait l'attention du véritable problème", estime Jessica Lopes. "Nous pourrions et devrions plutôt nous pencher sur d'autres questions. Ce ne sont pas seulement les étrangers, mais aussi les jeunes, le secteur privé, la classe ouvrière et les femmes qui sont sous-représentés en politique."
Le problème de la démocratie va beaucoup plus loin
Au niveau communal, le droit de vote des étrangers existe déjà, mais la participation est faible. Environ 15% des étrangers votent, et en ce qui concerne les élus, le taux est inférieur à 2%. "Notre classe politique ne reflète pas l'image de la société. Il faut se demander pourquoi les gens ne participent pas?" Ne sont-ils pas intéressés? Ne comprennent-ils pas? Il faudrait rendre la participation plus facilement accessible.
“L’ASTI suscite un peu de tels commentaires”
L'ASTI elle-même dérange un peu certaines personnes, d'après Jessica Lopes. Il y a toujours eu des propos hostiles. Mais ces derniers temps, on entend ou on lit des choses qu'on n'entendait pas autrement. Cela l'inquiète. Il y a quelques voix qui "crient fort, la plupart derrière un écran". Mais il y a autour de nous "un virage à droite, même si au Luxembourg, la vie interculturelle est toujours considérée comme une force".
Pas de solutions simplistes aux problèmes complexes
La vice-présidente de l'ASTI comprend aussi les préoccupations des gens. Le logement ou la pauvreté effraient à juste titre beaucoup de gens. Mais ce n'est pas un problème opposant Luxembourgeois et non-Luxembourgeois. "Les questions sont bien plus complexes et les ramener aux étrangers est une façon paresseuse de les présenter". "Il ne faut pas chercher de solutions simplistes à des problèmes très complexes". Ces personnes ne constituent pas non plus la majorité, souligne Jessica Lopes. Des centaines de personnes s'engagent bénévolement auprès de l'ASTI pour apporter leur aide et favoriser une meilleure intégration.