
© Ken Fitzke/RTL
Le lac de la Haute-Sûre, l'une des destinations estivales préférées des Luxembourgeois, affiche actuellement un niveau inférieur de deux à trois mètres à la normale, soit son niveau le plus bas depuis 2011.
Ce niveau inhabituellement bas a eu un impact direct sur le bateau solaire exploité par le Parc naturel de la Haute-Sûre, qui propose normalement des visites éducatives jusqu'à l'automne, mais qui a cessé ses activités depuis le 1er septembre.
Jeff Gangler, président du parc naturel, a expliqué que cette décision avait été prise uniquement pour des raisons de sécurité. Avec le niveau d'eau actuel, le ponton menant au bateau était devenu trop raide, avec une pente d'environ 40%, rendant l'accès dangereux, a-t-il expliqué.
Il a ajouté qu'au vu des risques, ils avaient décidé de suspendre les opérations, soulignant que l'activité commence bien au-dessus du lac, où des gilets de sauvetage et des informations sont distribués, et qu'il n'était donc plus possible de garantir la sécurité de l'embarquement.

© Céline Spithoven/RTL
Travaux de construction en hiver
Le lac de la Haute-Sûre peut être rempli jusqu'à 320 mètres au-dessus du niveau de la mer en été et 317 mètres en hiver, mais il se situe actuellement à seulement 313,6 mètres.
Cette baisse est liée aux travaux de construction hivernaux sur les berges près d'Insenborn. Afin d'éviter l'effondrement de la digue, il a fallu libérer de l'eau pour permettre la poursuite des travaux. Une fois les travaux terminés, ils ont attendu les précipitations pour rétablir les niveaux normaux, mais en raison du manque de pluie, le lac est environ deux mètres plus bas que lors d'une année normale.

© Céline Spithoven/RTL
Approvisionnement en eau potable assuré
Parallèlement, des travaux sont en cours pour mettre en place un nouveau système de déversoir automatique en cas de crue, qui remplacera le système actuel de décharge manuelle de l'excès d'eau du barrage.
André Weidenhaupt, président du syndicat des eaux SEBES, a souligné qu'une fois opérationnel, ce système permettrait de stabiliser les niveaux hivernaux et d'éviter des situations similaires à l'avenir. Il a expliqué qu'en hiver, il ne serait plus nécessaire de libérer de l'eau, ce qui permettrait de maintenir un niveau d'eau plus constant.
Malgré des niveaux visiblement plus bas, l'approvisionnement en eau potable du Luxembourg reste sûr.
Le réservoir contient encore plus de 30 millions de mètres cubes d'eau, alors que le SEBES n'a besoin que d'environ 1,5 à 1,8 million de mètres cubes par mois.
Le plus grand souci concerne cependant la qualité de l'eau: l'eau plus chaude peut favoriser la prolifération bactérienne, ce qui nécessite une surveillance plus étroite du traitement. Il a toutefois souligné que grâce à la nouvelle station de traitement d'Esch-sur-Sûre, le problème était sous contrôle.

D'Drénkwaasser-Anlag vu SEBES / © Ken Fitzke/RTL
Pour le parc naturel, l'arrêt prématuré du bateau solaire est regrettable, d'autant plus qu'il joue un rôle éducatif précieux pour les classes et les groupes scolaires. Jeff Gangler a toutefois souligné que l'offre touristique globale reste forte, avec de nombreuses randonnées et activités qui continuent d'attirer les visiteurs. Il a fait remarquer que même si le temps n'est pas toujours parfait, le parc a encore beaucoup à offrir.