Une délégation autochtone brésilienne était au Luxembourg lundi pour alerter sur l'urgence de protéger l'Amazonie et les droits des peuples qui dépendent des forêts.

En tournée européenne, quatre représentants et représentantes de l’Articulation des Peuples Autochtones du Brésil (APIB), instance de référence du mouvement autochtone brésilien, ont participé lundi à une action symbolique devant la Chambre des députés au cœur de la capitale luxembourgeoise. Aux côtés de Greenpeace Luxembourg et de membres de la société civile, ils ont appelé à stopper la destruction de l’Amazonie et protéger les droits des peuples qui vivent et dépendent des forêts.

"L’urgence est réelle : la forêt amazonienne a déjà perdu près de 17 % de sa surface. Or, dépasser les 20 % constituerait un seuil de non-retour qui empêcherait la plus grande forêt tropicale au monde de remplir des fonctions vitales, comme la régulation du climat", alerte Greenpeace Luxembourg dans un communiqué.

"La déforestation ne détruit pas seulement les arbres", souligne Martina Holbach, chargée de campagne chez Greenpeace Luxembourg. "Elle met aussi en péril les peuples qui vivent de la forêt et qui, depuis des générations, en sont les gardiens. Pour eux, la poursuite de cette destruction signifie la disparition de leurs terres, de leurs cultures et de leurs moyens de subsistance. Leurs territoires, qui affichent les taux de déforestation les plus faibles, démontrent pourtant qu’ils jouent un rôle essentiel pour la protection de la biodiversité. Sauvegarder l’Amazonie, c’est aussi garantir leurs droits et maintenir des modes de vie intimement liés au respect des écosystèmes."

Greenpeace souligne que malgré l’urgence, "le Luxembourg adopte des positions qui risquent de renforcer la pression sur cette région menacée". En mai dernier, lors de son discours sur l’état de la Nation, le Premier ministre Luc Frieden a affirmé son soutien à l’accord commercial UE-Mercosur, "alors même que celui-ci renforcerait les intérêts de l’agro-industrie brésilienne, dont le plus grand producteur de viande au monde JBS, impliqué dans la déforestation et des violations des droits humains".

Martine Hansen, ministre de l’Agriculture "est à la tête des pays qui exigent des assouplissements du règlement européen contre la déforestation (RDUE), affaiblissant ainsi un instrument clé de l'Union européenne pour protéger les forêts mondiales et lutter contre la crise de la biodiversité et du climat", glisse l'association de défense de l'Environnement.