Les chiffres officiels révèlent une augmentation marquée des crimes et des discriminations visant la communauté LGBTQIA+ au Luxembourg, selon les données publiées par trois ministres du gouvernement.

Le Luxembourg a enregistré une tendance à la hausse des crimes et des discriminations visant des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, selon les chiffres officiels.

Les données, publiées par les ministres Yuriko Backes, Elisabeth Margue et Léon Gloden en réponse à une question parlementaire du député du parti Pirate Marc Goergen, fournissent des preuves chiffrées de cette augmentation.

Le Centre pour l'égalité de traitement a signalé 37 cas de discrimination fondée sur l'orientation sexuelle entre 2020 et 2023, sur un total d'environ 950 cas traités.

Les registres de police, qui classent les incidents homophobes dans la catégorie "discrimination", font état d'environ 180 amendes infligées pour de telles infractions entre 2022 et 2024, les autorités constatant une nette tendance à la hausse. Au-delà de ces sanctions administratives, le système judiciaire a prononcé 52 condamnations pour incitation à la haine au cours des cinq dernières années, et d'autres affaires sont toujours en cours d'enquête.

Les ministres ont indiqué que les récents débats publics, tels que ceux autour des événements impliquant la drag queen Tatta Tom, ont contribué à créer un climat qui semble encourager, voire alimenter activement, les discours haineux. Ils ont noté que certains de ces discours comprenaient des appels explicites à la violence contre la communauté LGBTQIA+.

Ce climat se reflète dans la demande accrue de services d'aide. Le centre d'aide LGBTQIA+, CIGALE, a enregistré une augmentation correspondante du nombre de consultations, corroborant les conclusions du gouvernement sur la détérioration de la situation des personnes queer au Grand-Duché.