Le Luxembourg, grâce à une décision de la CSSF, devient la nouvelle porte d'entrée d'Israël pour mettre sur le marché des obligations d’État dans l’Union européenne. Une décision incomprise et critiquée à l'international.

La Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) a approuvé un nouveau prospectus permettant à Israël d’émettre des obligations d’État sur les marchés financiers européens, à la suite de l’expiration d’une autorisation similaire précédemment accordée par la Banque centrale d’Irlande. L’approbation, délivrée lundi, est valable pour une durée de 12 mois et permet d’offrir ces obligations dans le cadre de la réglementation européenne relative aux prospectus.

La précédente autorisation avait suscité de vives critiques en Irlande. Selon les médias irlandais, la Banque centrale a officiellement informé la commission parlementaire des finances de sa décision de ne pas renouveler cette approbation, après une pression politique croissante et des appels à cesser de faciliter ce que les détracteurs qualifient de vente "d’obligations de guerre".

Le député social-démocrate irlandais Gary Gannon a exprimé une forte opposition, déclarant : "Aucune institution financière européenne ne devrait participer à la levée de fonds utilisés pour anéantir des civils innocents." Il a ajouté être profondément déçu que le Luxembourg ait repris le rôle de facilitateur de ces ventes d’obligations.

Les obligations sont commercialisées par la Development Company for Israel, qui présente ouvertement cet investissement comme un geste de soutien politique. Sur son site internet, on peut lire : "Stand with Israel. Buy Israel Bonds. Now is the time."

L’autorisation de la CSSF couvre plusieurs types d’obligations. Toutefois, le prospectus ne précise pas l’utilisation exacte des fonds. Il indique simplement : "Le produit net de l’émission des obligations est destiné à être utilisé pour les besoins généraux de financement de l’émetteur."

Il n’est pas clair si le gouvernement luxembourgeois a été consulté en amont concernant la décision de la CSSF de reprendre le relais de l’Irlande. RTL a contacté à la fois la CSSF et le gouvernement afin d’obtenir des précisions.