
© Carine Lemmer
"Nous devons réformer globalement notre enseignement", a déclaré mardi sur RTL le ministre de l'Education nationale, Claude Meisch, une semaine après le début des vacances d'été.
Il faut tenir compte des changements, selon le ministre de l'Education nationale. "Notre système éducatif est encore trop basé sur une population scolaire strictement luxembourgeoise". Or, "aujourd'hui, seul un tiers des enfants parlent principalement le luxembourgeois ou l'allemand à la maison. Deux tiers parlent une autre langue. Je pense que nous devons adapter davantage notre système scolaire à la diversité de l'école et de la population scolaire, et donc veiller à proposer une offre concrète, notamment aux francophones et aux lusophones".
L'alphabétisation en français est nécessaire pour améliorer les chances
A partir de la rentrée 2026/2027, l'alphabétisation en français sera proposée dans tout le pays, afin de favoriser l'égalité des chances. Pour commencer au cycle 1.2, c'est-à-dire la 2ème année préscolaire. L'offre sera ensuite étendue progressivement pour arriver à la fin du primaire en 2032. Pour l'instant, 150 salles de classes supplémentaires seront nécessaires, et autant d'enseignants. Claude Meisch sait que tout cela constitue un défi, mais il est nécessaire pour donner de meilleures chances à de nombreux enfants. “L'élève luxembourgeois ne perdra rien, il pourra continuer à être alphabétisé en allemand", a assuré le ministre de l'Education. "Cependant d'autres élèves pourraient y gagner énormément, notamment un bien meilleur départ de leur parcours scolaire". Un quart des enseignants du fondamental ont déjà suivi une formation. Ils souhaitent participer au programme, dont ils comprennent le sens et l'objectif. Il reste bien sûr beaucoup à faire. Il faudra développer un nouveau matériel scolaire. Les matières secondaires devraient également être davantage enseignées en luxembourgeois.
Le français toujours prioritaire au lycée? "Une question légitime", selon Claude Meisch
Dans les lycées classiques, le français reste la priorité. Les matières secondaires des classes supérieures sont toutes enseignées en français. Ne faudrait-il pas repenser cela aussi? A cette question, le ministre de l'Education nationale a admis mardi: "Ce sont des questions légitimes." Faut-il proposer d'autres langues d'enseignement au lycée, comme l'allemand ou même ponctuellement l'anglais? De nombreux élèves échouent en français, mais ont par ailleurs le potentiel pour le lycée. "Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Il faudra réfléchir à des pistes possibles dans les années à venir", a indiqué Claude Meisch.
Les Ecoles européennes publiques constituent une alternative. Elles sont de plus en plus nombreuses, mais là aussi, la pression est grande, selon le ministre de l'Education. A Differdange/Esch, 1.200 demandes ont été déposées pour 300 places disponibles. Les parents sont nombreux à mettre leur espoir dans ce nouveau modèle scolaire. Les classes en allemand sont aussi une possibilité pour les élèves luxembourgeois, qui ont des difficultés avec le français.
6 lycées sur 38 ont interdit totalement le téléphone portable
Pour le ministre de l'Education Claude Meisch, le slogan de l'année scolaire 2024/205 restera “Screen-Life-Balance”: passer moins de temps devant les écrans, sur le smartphone et les réseaux sociaux et compenser par davantage d'activités physiques. Dès la prochaine rentrée, "une heure de sport supplémentaire sera ajoutée en 6ème et l'année suivante en 5ème". L'application de règles plus strictes en matière d'usage du téléphone portable a été laissée à l'appréciation des lycées. Les établissements ont cependant "quasiment tous été au-delà du modèle de base" décidé par le ministère, à savoir "la mise à l'écart physique du smartphone pendant les cours." "Six lycées sur 38 ont décrété une interdiction totale". "Entre les deux, il y a de très nombreuses solutions individuelles". Le retour des professeurs et des lycéens est majoritairement positif, selon le ministre.