L'eurodéputé luxembourgeois est en visite politique à Moscou depuis ce dimanche. La fraction des Conservateurs et réformistes européens (CRE) au sein du Parlement européen veut l'expulser. Contacté par RTL, Fernand Kartheiser ne comprend pas les critiques.

Un voyage qui devrait bientôt avoir des conséquences politiques au niveau européen, si l'on en croit les réactions de sa fraction CRE au sein du Parlement européen.

Les deux chefs de la fraction des Conservateurs et Réformistes Européens Nicola Procaccini et Patryk Jaki ont confirmé à RTL qu'une procédure sera très prochainement lancée afin d'exclure le plus rapidement possible Fernand Kartheiser des rangs du CRE.

"En se rendant dans la 'Russie de Poutine', il a clairement dépassé les limites pour le CRE qui soutient la sécurité, l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine", ont expliqué les dirigeants. La fraction tient d'ailleurs "le régime de Poutine" comme responsable de la guerre en Ukraine.

Fernand Kartheiser se réunira avec des représentants russes ce lundi afin de discuter de la guerre qui fait rage aux portes de l'Europe.

Le CRE n'est pas le seul à critiquer ce déplacement politique, Xavier Bettel, le ministre des Affaires étrangères, avait également condamné le voyage de l'ancien député luxembourgeois en Russie.

Fernand Kartheiser fut le premier membre de l'ADR à être élu au Parlement européen en 2024.

La réaction de Fernand Kartheiser

RTL a joint Fernand Kartheiser par appel vidéo lundi après-midi. Le politicien de l'ADR ne comprend pas les critiques et il  est convaincu que l'UE reconsidérera sa position et cherchera, tôt ou tard, à négocier avec la Russie.

Concernant son éventuelle expulsion de la fraction CRE, le député européen dit ne pas savoir exactement comment la procédure se déroulerait et s'il aura la possibilité de s'expliquer. Il ne démissionnerait certainement pas de lui-même. Il n’a pas encore décidé s’il continuerait à travailler en tant que membre indépendant du Parlement européen ou s’il rejoindrait une autre fraction. Il a déjà reçu une offre d'une autre faction, révèle Fernand Kartheiser sans révéler laquelle.

Fernand Kartheiser regrette les critiques. Il y a suffisamment de sujets que l'UE et la Russie devraient aborder ensemble et qu'il a abordés lors de ses entretiens ce lundi.

"Des questions migratoires aux questions de politique de sécurité, en passant par les droits de l'homme et la protection des civils en Ukraine, sont quelques-uns des sujets que j'ai abordé. Et je dois dire que nos interlocuteurs russes se sont montrés extrêmement ouverts à tous ces sujets. Ils comprennent parfaitement nos préoccupations et se montrent tout simplement amicaux et polis, et très disposés à discuter de ces sujets avec nous", selon Fernand Kartheiser.

En ce qui concerne la guerre en Ukraine, il a proposé divers cessez-le-feu humanitaires. Mais il est toutefois difficile de dire quelle est la position de la Russie sur ce point, car de telles demandes devraient être répétées à maintes reprises à différents niveaux. Fernand Kartheiser ne doute pas que la Russie est intéressée par la paix, sinon il n’y aurait pas de négociations de paix du tout, estime-il.