Samedi dernier avait lieu la Journée mondiale de l'eau sous le thème "La préservation des glaciers".
Dans ce contexte, le fait que de l'eau potable coule du robinet au Luxembourg "ne va pas de soi" et "les glaciers jouent un rôle important à cet égard. Ils stockent les trois quarts de toute l’eau douce de notre planète", a expliqué lundi sur RTL Marc Hans, le directeur de l'Administration de la gestion de l'eau.
L'état de nos cours d'eau est mauvais
Au Grand-Duché, l’état des eaux de surface, c’est-à-dire des ruisseaux et rivières, "n’est pas bon". Il y a d'une part des substances chimiques telles que des pesticides, des métaux lourds, des résidus de médicaments qui contaminent l'eau. D'autre part, il y a des paramètres biologiques: les autorités surveillent également, par exemple, comment se portent les algues diatomées et les poissons. Enfin il faut aussi considérer les paramètres hydromorphologiques: à quoi ressemblent les rives, le lit des cours d'eau. "La tendance négative observée depuis des années a effectivement été stoppée, mais il reste encore un long chemin à parcourir", reconnaît Marc Hans.
Le Luxembourg se distingue aussi négativement dans la moyenne européenne. "Parmi nos 106 masses d’eau de surface définies, aucune n'est en bon état." Mais le Luxembourg se trouve également dans une "situation difficile", car tout y est "très densément peuplé". Toute surface est utilisée, que ce soit pour l'agriculture ou le logement. Cela crée une forte pression sur les cours d'eau. De plus, le pays est situé sur ce qu'on appelle la "ligne de partage des eaux" entre le Rhin et la Meuse. Cela signifie que toute l’eau s’écoule vers le Rhin. Nous sommes "en tête de bassin" et donc nous avons des cours d'eau relativement petits. Un petit cours d’eau est "plus vulnérable" et doit lutter davantage contre la pollution qu’un grand, précise Marc Hans.
En termes d’eaux souterraines, la situation est quantitativement meilleure, c'est-à-dire qu’il y a suffisamment d’eau dans les six masses d’eau souterraines. Mais d’un point de vue qualitatif, l’exposition aux pesticides est également préoccupante. Trois des six masses d'eau sont en mauvais état.
Assurer l’alimentation en eau potable: protéger, économiser et renouveler les ressources
Assurer l'alimentation en eau pour que nous ayons encore de l'eau potable en 2040, relève des missions de l'Administration de la gestion de l'eau. Pour y parvenir, il faut avant tout encore "mieux protéger les ressources existantes". Par exemple avec des "zones protégées" dans l'agriculture avec des contraintes pour l'exploitation des terrains. Il faut aussi "économiser l'eau". Tout le monde peut y contribuer au quotidien, car 60% de la consommation d'eau est due aux ménages luxembourgeois. Sur ce point, il faut sensibiliser les citoyens, recourir à des mesures techniques comme l'installation de mousseurs pour robinet, mais aussi réfléchir à utiliser l'eau de pluie ou à traiter les eaux usées jusqu'à un certain degré, pour les réutiliser.
Une autre idée est de traiter l'eau de la Moselle. Nous pourrions boire de l'eau de la Moselle dès 2040, estime Marc Hans.
Nous sommes bien préparés en matière de protection contre les inondations
En ce qui concerne la protection contre les inondations, le Luxembourg est bien préparé. "Nous avons beaucoup appris des inondations de 2021 et il s'agit de minimiser les dégâts." En matière de prévention, on tente de prévoir le mieux possible les niveaux, c'est-à-dire quand l'eau sera à tel niveau à tel endroit, afin que la population puisse s'y préparer. "La coopération entre Meteolux, l'Administration de la gestion de l'eau et le CGDIS est très bien organisée" sous la coordination du Haut Commissariat à la protection nationale, selon Marc Hans.
Du matériel pédagogique sur le thème de l'eau est disponible ici.