La situation des finances publiques continue de s'améliorer au Luxembourg. Le ministre des Finances, Gilles Roth, a laissé entendre ce mercredi devant la Chambre que le solde de l'administration centrale pourrait être "positif" en 2024.

Mercredi matin, devant les députés réunis à la Chambre, le ministre des Finances, Gilles Roth, a "touché du bois" et parlé d'un déficit de seulement 500 millions d'euros en 2024 pour l'administration centrale. Il a même laissé entrevoir un éventuel "solde positif". Le déficit de l'administration centrale - c'est-à-dire sans les caisses sociales et les communes - s'élève actuellement à 1,4 milliard d'euros, et pas à 1,9 milliard comme envisagé au printemps. 
 
Les recettes ont en effet continué de progresser. Cette hausse est notamment due à l'impôt sur les revenus, que Gilles Roth a expliqué par "un autre emploi, où le revenu est peut-être plus élevé que ce qui était estimé." Dans le cas de l'impôt sur les sociétés, plusieurs grandes entreprises ont réalisé des "profits extraordinaires". 
 
Cette évolution positive du solde s'explique aussi par le fait que certaines dépenses n'ont pas été réalisées. Le ministre a cité comme exemples des livraisons de matériel pour l'armée ou les chemins de fer, ainsi que des postes auprès de l'État, qui n'ont pas tous pu être occupés.
 
Tout cela confirme ce que le Conseil national des finances publiques a dit dans son avis: l'État aurait systématiquement sous-estimé les recettes et surestimé le déficit. Le ministre a une nouvelle fois confirmé que les chiffres disponibles fin 2023, peu après les élections, étaient beaucoup trop pessimistes.

La dette publique à 26,7% du PIB en 2028

Gilles Roth a énuméré un certain nombre de priorités du gouvernement CSV-DP en matière de dépenses et a rappelé les mesures d'aides financières destinées à soulager particuliers et  entreprises ("Entlaaschtungspak"), qui entraîneront une perte de recettes estimée à 500 millions d'euros l'année prochaine. 
 
Pour 2025, le ministre des Finances CSV s'attend toujours à un déficit inférieur pour l'administration centrale, avec 1,29 milliard d'euros, soit 500 millions de déficit de moins que prévu. Une explication à cela est qu'une progression moins forte des coûts de fonctionnement de l'Etat génèrerait moins de dépenses. Et ce malgré un investissement élevé, au niveau de 4,6% du PIB – plus que sur la période 2014-2022.
 
Selon les nouveaux calculs, la dette publique s'élèverait à 26,7% du PIB en 2028.
 
Après le discours du ministre des Finances à la Chambre, les députés ont commencé à débattre du projet de budget et du budget pluriannuel. Le vote aura lieu jeudi.