A partir du 1er janvier 2025, les patients sous cannabis médicinal ne pourront plus recevoir de sommités fleuries riches en THC. Il restera aux patients l'option des extraits huileux, dont l'efficacité fait débat.

Le gouvernement et la ministre de la Santé, Martine Deprez, ont décidé qu'à moyen terme, les fleurs de cannabis ne seront plus prescrites. Il ne restera alors aux patients que l'option des extraits huileux de cannabis, mais ce n'est pas exactement la même chose, selon un expert. Notre collègue de RTL, Maxime Gillen, s'est entretenue avec Norbert Eilenbecker, producteur de chanvre.

Les fleurs, qui sont fumées, et l'huile, qui est extraite des fleurs, sont deux choses différentes, estime Norbert Eilenbecker. En règle générale, l'huile contient finalement beaucoup moins de THC que les fleurs spéciales. La quantité qu'elle peut en contenir dépend de la classification de l'huile: comme médicament ou comme aliment, explique Norbert Eilenbecker.
 
"Parce que dans un aliment, il ne peut y avoir pratiquement aucune trace de THC, soit 0,0000. Ils ont maintenant mis quelques zéros en plus. Dans notre huile pressée à froid, où il n'y a pas de THC dans les grains, il suffit qu'il reste un peu de poussière de la fleur de l'ordre de 0,04%, c'est en soi presque déjà trop pour l'huile, donc ce sont des sottises. Ce sont vraiment des sottises.
 
Norbert Eilenbecker ne pense pas grand bien non plus de la loi relative au cannabis destiné à un usage privé.
 
"La loi qui a été adoptée, était aussi plutôt pauvre, car je ne trouve pas très heureux de ne fixer aucune limite à la hausse de la teneur en THC. Donc avec cette loi, dont on a parlé pendant si longtemps, il reste encore beaucoup de marge."
 
Selon lui, la solution doit être trouvée au niveau européen. C'est déjà incontrôlable maintenant et si en plus des règles différentes s'appliquent désormais de chaque côté de la frontière, cela n'aura pas de sens. 
 
Norbert Eilenbecker affirme encore qu'il ne faut pas diaboliser la consommation de cannabis. Dans le même temps, les effets négatifs potentiels sur les jeunes de moins de 24 ans ne doivent pas être sous-estimés.
 
"L'accent n'a peut-être pas été mis assez par le passé pour bien faire comprendre que jusqu'à 20, 22, 23 ans, le THC est nocif pour le cerveau et qu'on peut devenir schizophrène. Je ne suis pas celui qui va en faire la publicité, mais je ne peux cependant pas condamner ces gens, car pour moi, le fait est que le cannabis est beaucoup consommé pour détourner d'autres drogues, qui causent beaucoup plus de problèmes et dont personne ne parle."
 
Norbert Eilenbecker et ses associés n'ont l'intention de faire de leur production ni un médicament ni un aliment classique.
 
"Nous continuons à cultiver notre chanvre à l’extérieur, pas dans des serres, car nous rendons également service à l’environnement en stockant du CO2. Nous n'avons pas besoin d'électricité pour l'éclairage, etc. Et dès que nous l'avons récolté et séché, on vient chez nous. Et nous sommes maintenant en train de mettre en place, pour que cela soit prêt au début de l'année prochaine, un laboratoire où le CBD sera ensuite produit, comme si c'était un médicament."
 
La décision du gouvernement n'aura pas d'impact direct sur la production de cannabis de Norbert Eilenbecker. Au contraire des patients.